Front commun « Communauté internationale – Opposition radicale »

Mercredi 17 juin 2015 - 13:00

Elles n’utilisent pas les mêmes vocabulaires. Mais, elles suivent la même démarche. La Communauté internationale refuse de financer les élections locales et insiste pour que la présidentielle de 2016 se tienne dans le délai constitutionnel. L’opposition radicale, elle, appelle à un recadrage du calendrier global qui ajournerait les locales en 2017 et dit non à un « glissement ».

Martin Kabler, Envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, chef de la Monusco, et Jean-Michel Dumond l’Ambassadeur de 1’Union européenne en République démocratique du Congo, ont été clairs face au président de la République, Joseph Kabila. Reçus dans le cadre des consultations présidentielles en vue d’un dialogue politique, le Il juin, ces deux grands représentants de la Communauté internationale au pays ont indiqué que les partenaires internationaux de la RDC ne financeraient que les élections couplées présidentielle et législatives 2016 - au détriment des locales, municipales et urbaines. Comme pour dire qu’ils ne soutiennent pas l’idée d’organiser des élections locales, municipales et urbaines avant la présidentielle, contrairement au calendrier électoral de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ils craignent que cela ne puisse avoir des répercussions négatives sur le res5ect des échéances qui sont constitutionnellement importantes à respecter. Autrement dit, comme l’opposition politique qualifiée aujourd’hui de « radicale » (UNC-Kamerhe, MLC-Jean-Pierre Bemba, FAC-Fayulu et les autres), la Communauté internationale redoute, en réalité, le fameux « glissement ». Même si Kobler ou Dumont n’utilisent pas ce concept en vogue, depuis un certain temps ‘dans les milieux politiques congolais. Eux qui, en plus ne cessent d’insister sur le respect strict de la Constitution.
C’est en tout, cas un front commun « Communauté internationale-opposition radicale » qui ne dit pas encore son nom. Mais qui est réellement déchiffrable. Ce qui ne plait absolument pas au pouvoir en place qui soutient inconditionnellement’ le calendrier global de la CENI. Dans une mise au point publiée depuis le 11 juin, le gouvernement fustige une démarche de ses partenaires qui porterait atteinte à la souveraineté de la RDC. Pour Kinshasa, il n’y a pas d’élections qui soient plus importantes que d’autres. Le gouvernement estime que ces conditionnalités sont un prétexte pour ne pas financer des élections comme en 2011 où des promesses de la communauté internationale ont été à peine tenues.
Avec sept scrutins prévus en moins de deux ans et dont le coût est de 1 milliard 200 millions de dollars, il sera impossible pour le gouvernement d’assurer, seul, le financement de toutes ces élections si la divergence continue,

Par Socrates Nsimba