Gestion Responsable des ressources en Eau : Lac Kivu & Ruzizi, Bavon N’sa Mputu discute avec le Rwanda et le Burundi !

Mercredi 5 novembre 2014 - 08:35

Infatigable et déterminé, Bavon N’sa Mputu Elima est toujours au four et au moulin. Quelques jours seulement après la grande rencontre avec ses collègues de la CEEAC au Grand Hôtel Kinshasa,  le revoici au devant de la scène. Cette fois-ci, il discute et tâte le terrain sur  d’autres matières, bien au-delà de la simple problématique liée au fonds de l’économie verte. Comment, en effet, jeter les bases d’une coopération sous-régionale responsable en vue d’une gestion concertée et responsable  des ressources en Eau ? Telle est la question primesautière  qui fonde la tenue, depuis hier, mardi 4 novembre 2014, à Kinshasa, des assises du Conseil des Ministres des Pays membres de l’Autorité du Bassin du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi. Ainsi pris globalement,   le fond du  sujet  résiderait, à en croire les propos de Bavon N’sa Mputu, en l’issue  des concertations visant à arrêter des stratégies communes afin de garantir les intérêts de trois pays de la Sous-région, à savoir, la RD. Congo, le Rwanda et le Burundi. Normalement, la justesse de la démarche veut qu’on débouche sur des recommandations de nature à mettre ces trois pays ensemble dans l’optique du développement durable.  Vincent Biruta, le Ministre rwandais des Ressources Naturelles et l’Ambassadeur Muzeyi, le Représentant du Ministre Burundais de l’eau, sont à Kinshasa. Ils  étaient hier, en effet, avec  leur homologue  Bavon N’sa Mputu Elima,  à Béatrice Hôtel,  un tout nouveau  cadre idéal, très prisé  pour abriter  ces genres de  conférences de haut niveau, à la lisière de la Gombe.  Des recommandations devraient faire en sorte  que les trois pays  trouvent, chacun, son compte.  La coopération  ‘’ gagnant-gagnant’’  étant à la mode dans le monde, il va de soi que ces trois  pays de la sous-région ne fassent pas  exception à la règle.

Le Conseil des Ministres des pays membres de l’Autorité du Bassin du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi (ABAKIR), a tenu une réunion  hier,  mardi  4 novembre 2014, à Béatrice Hôtel à Kinshasa, à la Gombe.  C’était  pour renforcer la coopération entre les trois pays situés  autour du  Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi, à savoir, la République Démocratique du Congo, la République du Rwanda et la République de Burundi. Ceci, pour relever le  défi de la  gouvernance commune, qui n’est autre que la gestion efficiente des ressources en eau, vu leur  importance pour le développement socio-économique mais  aussi,  pour l’avenir de ces trois Etats.

L’ouverture de cette rencontre a été marquée par les discours lus respectivement,  par Vincent Biruta, Ministre Rwandais des Ressources Naturelles, Ambassadeur Muzeyi Mana, Représentant du Ministre en charge de l’Eau de Burundi, et Bavon N’sa Mputu Elima,  Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme en RDC. Ces derniers, ainsi que d’autres autorités régionales et internationales, ont tenu une réunion à huis  clos, pour harmoniser  les vues et arrêter des stratégies nouvelles en cette matière d’intérêt commun. Trois points étaient donc à l’ordre du jour, notamment, les impératifs de développement afin de  garantir aux générations actuelles et futures,  un développement harmonieux, la signature de la Convention Internationale sur la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) du Bassin du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi  et,  enfin, la mise en place des Statuts de l’Autorité dudit Bassin.

«L’approche de Gestion Intégrée de la Ressource en Eau dans ce bassin représente l’un  des enjeux multidimensionnels cruciaux majeurs. Car,   elle va permettre non seulement, d’assurer une meilleure durabilité de ces eaux mais aussi, de prendre des  mesures appropriées et de fixer des règles communes pour la régulation des activités anthropiques et celles endogènes au Lac Kivu», telle est l’une des phrases si rassurantes, prononcées par Bavon N’sa Mputu,  lors de son discours d’ouverture.  Il a poursuivi son propos,  en disant que l’approche de GIRE aura des répercussions positives sur le plan environnemental, sécuritaire, de la santé publique avec la présence du gaz (CH4) et du dioxyde de carbone (CO2) en forte concertation dans les eaux Lac Kivu. Sur le plan énergétique et aussi sur le plan socio-économique avec le développement de la Pêche.

Vincent Biruta, le Ministre Rwandais des Ressources Naturelles,  n’a pas manqué, pour sa part,  de rappeler  les activités régionales et internationales auxquelles l’ABAKIR a eu à participer jusque-là. Il a cité, par exemple,  la semaine Ougandaise en Eau, les Conférences sur le changement climatique, la semaine Africaine de l’eau à Dakar  et tant d’autres activités.

Quant à l’Ambassadeur  Muzeyi, cette  rencontre  va aboutir à des propositions portant sur  des voies et moyens pouvant développer les pays membres de l’ABAKIR à partir de  leurs ressources communes.

Il est important de noter que l’ABAKIR est une structure régionale regroupant en son sein,  les pays d’Afrique qui se partagent le Bassin du Lac Kivu et la Rivière Ruzizi. Elle existe depuis le 06 juillet 2011, après une Déclaration Commune  des Ministres en charge de l’Eau du Burundi, de la RDC et du Rwanda. Cette structure est opérationnelle depuis le premier janvier 2013, et poursuit ses œuvres.  Cette fois-ci, elle promet la signature d’une convention et la mise en place d’une Convention. Ces trois pays sont réunis au travers d’une coopération sous-régionale responsable et gagnant-gagnant.   Retrouvez, ci-après, l’allocution d’ouverture du Ministre congolais de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme. Il circonscrit, ici,  le cadre, trace les voies et déblaie le terrain pour des discussions sincères et empreintes de considérations mutuelles, tout en proposant des   pistes qui, en principe, devraient faire en sorte que les trois pays dégagent des recommandations consensuelles sur  cette épineuse question de la gestion responsable des ressources en Eau. Allusion faite, faut-il le rappeler, aux intérêts communs, au niveau du Bassin du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi.

Réunion du Conseil des Ministres des Pays Membres de l’Autorité du Bassin du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi, ABAKIR

(Kinshasa,  Béatrice Hôtel, le  04 novembre 2014)

 

Discours de Son Excellence,  Bavon N’SA MPUTU ELIMA,  Ministre de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme

 

  • Honorables Députés et Sénateurs ;
  • Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres et Chers Collègues :
  • Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs des Missions Diplomatiques ;
  • Mesdames et Messieurs les Représentants des Partenaires Techniques et Financiers ;
  • Madame et Messieurs les Co-Directeurs de la Structure Transitoire de l’ABAKIR ;
  • Mesdames et Messieurs ;
  • Distingués invités, tout protocole observé ;

 

Je me réjouis d’être ce jour parmi vous pour prendre la parole à l’occasion de la Réunion du Conseil de Ministres des Pays Membres de l’Autorité du Bassin du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi, ABAKIR en sigle.

Je voudrais, avant tout propos, présenter mes hommages les plus déférents à Son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo, Chef de l’Etat, Joseph KABILA KABANGE, dont la volonté de développer des programmes d’intégration régionaux et sous régionaux  porteurs de stabilité et de croissance inclusive, demeure une des idées force dans la Vision Présidentielle de la Révolution de la Modernité.

Egalement, permettez-moi, d’exprimer toute ma gratitude à Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Augustin MATATA PONYO MAPON, pour avoir permis la tenue de cette importante réunion sous régionale, ici à Kinshasa.

 

Enfin, je veux traduire ma grande satisfaction de vous voir aussi nombreux pour la cérémonie de ce jour et je m’en vais souhaiter une cordiale bienvenue en République Démocratique du Congo à tous ceux d’entre vous qui êtes venus de l’extérieur de notre pays, particulièrement, Monsieur le Ministre des Ressources Naturelles de la République du Rwanda. Et, à vous, Monsieur l’Ambassadeur de la République du Burundi qui représente  Monsieur le Ministre Burundais en charge de l’Eau,  j’adresse mes  sincères et vives remerciements pour votre haute participation.

Honorables Députés et Sénateurs,

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

Je voudrais,  ici,  souligner l’importance que revêt cette rencontre décisive qui devrait être couronnée par la signature de la Convention Internationale relative à la Gestion Intégrée des la Ressource en Eau (GIRE) du Bassin du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi et des Statuts de l’Autorité du Bassin du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi (ABAKIR).

Comme vous le savez, le Bassin du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi est transfrontalier à nos trois (3) pays, à savoir, la République du Burundi, la République Démocratique du Congo et la République du Rwanda et est également un sous bassin du bassin du Fleuve Congo.

L’importance d’une gestion durable de ce Bassin pour le développement socio-économique et l’avenir de nos Etats respectifs est étroitement liée à la manière dont la ressource en eau sera gérée et adaptée à l’évolution des circonstances environnementales pour le bénéfice des générations actuelles et futures.

D’une manière plus stratégique, l’approche de Gestion Intégrée de la Ressource en Eau (GIRE)  dans ce bassin représente des enjeux multidimensionnels cruciaux majeurs car elle va permettre non seulement d’assurer un meilleur suivi des eaux mais aussi de prendre des mesures adéquates coordonnées et concertées de régulation des activités anthropiques et celles endogènes au Lac Kivu, et ce :

 

  1. sur le plan environnemental, sécuritaire et de santé publique avec la présence du gaz méthane (CH4) et du dioxyde de carbone (C02) en forte concentration dans les eaux Lac Kivu ;

 

  1. sur le plan énergétique avec le potentiel l’hydroélectrique qu’offre l’aménagement par phases de la cascade de la rivière Ruzizi  et la possibilité de l’extraction du gaz méthane à des fins énergétiques ;

 

  1. sur le plan socio-économique avec le développement de la Pêche, de l’Agriculture, du Transport lacustre, du Tourisme etc.

Tels vous sont présentés en quelques mots, les fondamentaux partageables à l’origine du consensus trilatéral, qui a aboutit à l’élaboration de la Convention Internationale relative à la Gestion Intégrée des la Ressource en Eau (GIRE) du Bassin du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi et des Statuts de l’ABAKIR, entendu comme Organisation sous régionale chargée de la mise en œuvre de cette Convention.

Honorables Députés et Sénateurs,

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

A ce jour et aux termes de la Déclaration commune du 06 juillet 2011, des Ministres en charge de l’Eau du Burundi, de la RDC et du Rwanda, une Structure Transitoire de l’ABAKIR est opérationnelle depuis le 1er janvier 2013.

Des importantes activités menées par cette Structure Transitoire, nous pouvons noter l’accompagnement de tout le processus d’harmonisation et de finalisation des textes de la Convention et des Statuts portant création de l’Autorité sous régionale.

A ce sujet, je tiens à adresser mes  félicitations aux trois Co-Directeurs, au Comité Technique et aux Experts Juridiques venus des trois pays membres de l’ABAKIR pour leur contribution à l’élaboration des deux textes constitutifs du dispositif juridique, qui seront soumis ce jour, à notre approbation pour  leur signature officielle.

Egalement, nous pouvons inscrire à l’actif de la Structure Transitoire, le lancement des études sur l’état des lieux des ressources en eau du Bassin du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi afin de disposer de données actualisées et fiables et d’assurer un monitoring de l’évolution de l’intensité quantitative et qualitative des eaux de notre bassin transfrontalier.

Je voudrais insister sur ce point en encourageant la Structure Transitoire dans cette démarche car un des défis majeur dans la planification et la gestion des bassins versants est le manque d’information sur les ressources en eau. Ceci a été largement reconnu comme entrave à la gestion durable des ressources en eau en Afrique.

Honorables Députés et Sénateurs,

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

La mise en place d’une Autorité du Bassin du Lac Kivu et de la Rivière Ruzizi par les trois (3) pays membres de la Communauté Economique des Pays  des Grands Lacs constitue donc indéniablement, une initiative de très haute portée économique, sociale et environnementale, sans faire abstraction de la portée politique, gage de stabilité et de paix sous régionale, en vue de promouvoir un environnement favorable, de créer des institutions de coordination efficaces et de mettre en place des mécanismes concertés de gestion.

Ainsi, pour l’intérêt et la préservation des plans d’eau de notre sous région, la signature de la Convention et des Statuts marquera une première étape dans la reconnaissance officielle de l’ABAKIR en qualité d’Autorité dudit Bassin garantissant son développement durable et celui de toute la région.

Voilà pourquoi, avant de clore mon propos de ce jour, je voudrais exprimer mes remerciements aux Gouvernements de la République du Burundi, de la République Démocratique du Congo et de la République du Rwanda pour leur vision partagée et leur volonté politique d’aborder les problèmes liés au Bassin dans un contexte de développement global de tous les Etats riverains au travers  d’une coopération sous-régionale responsable et gagnant-gagnant.

Vive la Coopération Internationale

Vive la Coopération Sous Régionale.

Vive l’ABAKIR et l’Entente entre le Burundi, la RD Congo et le Rwanda dans la GIRE du Bassin du lac Kivu et de rivière Ruzizi

Je vous remercie.