Présumée protection des trafiquants de la faune sauvage : l’ICCN dénonce les allégations des acteurs qui gèrent la biodiversité dans l’ «opacité »

Mercredi 23 juillet 2025 - 13:50
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L’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) rejette les allégations circulant dans les réseaux sociaux, selon lesquelles il protègerait des trafiquants influents de la faune sauvage, empêcherait des enquêtes indépendantes et délivrerait des permis d’exportation d’animaux illégaux.

Cet établissement public, placé sous la tutelle du ministère de l’Environnement, souligne que ceux qui propagent ces accusations tirent profit de la faiblesse qu’il y a dans la gestion des aires protégées. Les efforts de l’ICCN pour redynamiser ses activités menacent leurs intérêts.

« Nous sommes conscients que les acteurs qui tirent profit des sanctuaires et autres animaleries de faune sauvage ne verront jamais d'un bon œil que l'ICCN parvienne à la promotion de son tourisme et contribue au développement économique du pays. Ils cachent des millions de dollars gérés dans une opacité totale. C'est le cas de certaines ONG locales qui s'évertuent dans les dénonciations au nom du droit de l'homme pour défendre les peuples autochtones alors que l'ICCN emploie plus d'une centaine de communautés locales et peuples autochtones rémunérés et dotés des expertises scientifiques pointues », déclare Yves Milan, directeur général de l’ICCN, dans un communiqué publié le 18 juillet.

En ce qui concerne l’obstruction des enquêtes, l’ICCN affirme qu’il rend compte à ses ministères hiérarchiques et à ses partenaires. Aucune ONG n’a le droit de s’immiscer dans son fonctionnement sans avoir reçu un mandat.

« Toute ONG locale ou acteur externe prétendant s'immiscer de manière non conforme dans les missions de l'ICCN sans mandat ni cadre juridique clair s'expose à des actions en justice, comme le prévoit la législation nationale », avertit l’établissement.

Pour ce qui est des accusations de délivrance de faux permis, l’ICCN assure qu'il collabore avec les autres services du ministère de l’Environnement, conformément à la loi et le secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES).

« Les permis CITES émis par l'ICCN sont le fruit d'un processus légal, scientifique et transparent […] », ajoute le communiqué du directeur général.

Il sied de rappeler que l’ICCN a récemment signé un protocole d’accord avec le Green Zoological Rescue and Rehabilitation Center (GZRRC), l'un des plus grands instituts mondiaux dans le domaine de la recherche animalière. Cet institut indien se consacre au sauvetage, à la réhabilitation, à la recherche appliquée, à la reproduction ex situ et à la sensibilisation.

Dans le cadre de ce partenariat, il est prévu que le GZRRC réhabilite le zoo de Kinshasa ainsi que le jardin botanique de Kisangani. Une première équipe de 17 agents de l’ICCN suit actuellement une formation de trois mois en Inde. Cette équipe est constituée de médecins vétérinaires, de soigneurs, de guides touristiques, de zootechniciens et de logisticiens.

Bienfait Luganywa

 

AfroPari Juillet 2025