Gouvernance 2014 : la note CPIA de la RDC reste inférieur (2,9 sur 6) à la moyenne des pays IDA

Mercredi 16 décembre 2015 - 06:12

La Banque mondiale (BM) a évalué, le mardi 15 décembre 2015, la performance et la qualité des politiques et des institutions en RD Congo.
Sous la direction du ministère des Finances publiques, la BM a, au cours d’un atelier organisé à Kinshasa, fait la restitution des Résultats de l’évaluation 2014, des Politiques et des Institutions (CPIA) en République démocratique du Congo. Et par la même occasion, le pays a lancé la même évaluation pour l’exercice 2015.
Cet atelier se veut une réflexion sur la gouvernance globale de notre pays et comment l’améliorer dans toutes ses dimensions (économique, institutionnelle, politique, sociale et culturelle). C’était aussi, une occasion pour regarder le chemin parcouru afin d’orienter le futur. Ce, dans la perspective de matérialiser le rêve d’un Congo émergent à l’horizon 2030.
La Banque mondiale (BM) évalue, chaque année,  la performance des pays à faibles revenus en matière de gouvernance, particulièrement la qualité des politiques et des institutions. Et le CPIA est l’instrument qu’elle utilise pour apprécier la qualité de la gouvernance et son impact sur la pauvreté.
Cet exercice, sanctionné par la publication du rapport CPIA, permet à cette institution de déterminer les allocations de prêts sans intérêts aux pays bénéficiant de l’appui de l’Association internationale pour le développement (IDA), en fonction de notes obtenues par chacun.
2,7 sur 6 points
En fonction de la note attribuée au pays, le niveau d’allocations des ressources que la BM met à la disposition du pays, est fonction de la note que ce pays obtient dans l’évaluation CPIA.
La RDC qui, à l’instar d’autres pays IDA, est aussi concernée par le CPIA. Il a été constaté que pendant plusieurs années, depuis la reprise de la coopération multilatérale en 2003, la note CPIA du pays est demeurée stationnaire autour de 2,7 sur 6 points, soit 45%.
Mais, en dépit de progrès importants réalisés dans  le domaine de la gestion macroéconomique, cette note est inférieure à la moyenne des pays IDA d’Afrique subsaharienne établi à 3,2 points.
D’après Chadi Bou-Habib, économiste principal de la Banque mondiale pour la RDC, cette stationnarité de la note de la RDC est consécutive à la contre-performance dans le domaine de la gestion du secteur public et des institutions, dont la pondération représente 68% de la note globale.
Promouvoir un processus participatif
Pour redresser cette situation, le gouvernement a recommandé une approche participative de l’évaluation CPIA. Ainsi, depuis 2012, sous la coordination du Comité technique de suivi des réformes (CTR), cette évaluation est menée par les équipes de la BM, en collaboration avec les délégués nationaux des institutions concernées par les différents indicateurs.
Ceci a permis de promouvoir un processus participatif avec la partie nationale, afin que la note absolue attribuée au pays soit suffisamment documentée et traduise fidèlement les efforts réalisés par le gouvernement.
Selon le ministre des Finances, Henri Yav Mulang, « cette approche d’évaluation a produit des bons résultats », dans la mesure où la note CPIA de la RDC a progressé de 2,7 à 2,9 points en 2013. Ce, après cinq années de stagnation. Et de 2,9 à 3 point, pour la deuxième année consécutive en 2014.
Cependant, en dépit de ces progrès, le score la RDC reste encore inférieur à la moyenne des pays IDA de l’Afrique subsaharienne. C’est ainsi que Yav Mulang a invité les parties prenantes à orienter l’évaluation 2015, à travers leurs commentaires. Car, croit-il savoir, « le défi étant l’amélioration du score actuel, afin de permettre au pays d’accéder à plus des ressources pour financer son programme de développement ».
Pour le coordonnateur du CTR, Félicien Mulenda Kahenga, la RDC a un « double enjeu » par rapport à cet exercice. « D’abord, explique-t-il, par rapport aux ressources auxquelles nous pouvons accéder, et par rapport à ce que l’exercice nous permet d’évaluer la qualité de notre gouvernance ».
« Plus la note de la RDC va augmenter plus l’enveloppe à laquelle elle peut accéder va également augmenter », a souligné Félicien Mulenda. Il pense que cet exercice qui évalue la gouvernance, « vient à propos. Car, elle permet de mesurer les progrès accomplis et d’identifier les contraintes pour davantage mieux faire ».