15 avril : les violons ne s’accordent pas

Mardi 14 avril 2015 - 08:19
Comme on le sait, c’est le dimanche dernier que la CENI a convoqué le corps électoral pour les élections provinciales. C’est demain 15 avril l’opération du dépôt des candidatures pour des scrutins à intervenir en novembre de cette année. Alors qu’on croyait que l’ouverture du rôle électoral allait se passer sans anicroches, on a plutôt assisté à une levée des boucliers dans la classe politique où les violons ne s’accordent pas encore. Des divergences de taille persistent et opposent les uns et les autres sur l’exécution du calendrier électoral. L’Opposition politique et une partie de la MP qualifient l’ouverture du rôle électoral de passage en force. Puisqu’il y a des désaccords sur certaines opérations préélectorales, ils tiennent mordicus à se retrouver autour d’une même table avec la CENI pour harmoniser sur ce qui les divise. C’est ce qu’ils appellent le dialogue de consensus réclamé à hue et à dia depuis la publication du calendrier électoral global. Tandis que dans une autre partie de la MP, on rejette cette exigence de dialogue comme préalable au processus électoral. Ici on s’explique très mal cette conditionnalité de la tenue d’un dialogue avant toute exécution du calendrier électoral. Pour eux, ceux qui posent de telles conditions ont peur d’aller aux élections. Ils ne sont pas encore prêts à affronter le souverain primaire. MULTIPLICITE DES PREALABLES D’où la multiplicité des préalables. Ils en appellent au respect du calendrier électoral global que la CENI dit être en mesure d’appliquer malgré les nombreuses contraintes relevées au départ. Là où dans la première catégorie on s’apprête à un boycott de la date du 15 avril, dans le deuxième groupe ils appellent les prétendants aux provinciales à se présenter à l’opération d’enregistrement des candidatures. Deux positions diamétralement opposées entre ces deux groupes de la classe politique. Ils ont eux-mêmes besoin d’un Médiateur pour rapprocher leurs points de vue. Ils ont aussi besoin du dialogue de consensus entre eux, acteurs politiques, pour s’accorder. Que va-t-il se passer ce 15 avril, le boycott ou le respect scrupuleux du calendrier électoral ? Facile à dire dans la mesure où tout même dans l’Opposition pro-dialogue, on ne veut pas de la politique de la chaise vide. On affûte donc les armes pour se préparer à ces provinciales. Pour ceux qui sont dubitatifs, tout dépend aussi de la capacité de la CENI à les sensibiliser pour qu’ils reviennent à de bons sentiments d’ici le 5 mai 2015, date de la clôture de l’opération d’enregistrement des candidatures. La centrale électorale doit tout mettre en œuvre pour que les provinciales de novembre 2015 soit différentes de celles de 2006. Ces dernières ont donné lieu à des députés provinciaux d’opérette dans la plupart des cas. La plupart ne connaissent même pas leur rôle éminent dans des hémicycles provinciaux. Ils ont été confrontés à des scandales de corruption avérée lorsqu’il y a une question de grand enjeu. LE DISCREDIT DES PROVINCIAUX VIS-A-VIS DES ELECTEURS Ces provinciaux se sont totalement discrédités vis-à-vis de leurs électeurs. L’image du député provincial est à ce point banalisée. Nulle part, les provinciaux n’ont réussi à être la cheville ouvrière du développement de leurs provinces. Ils ont plutôt excellé dans de basses compromissions. Ils sont passés maîtres dans le chantage pour déstabiliser leurs gouverneurs avec à la clé des motions de défiance. Nullement pour ramener les programmes des gouvernements provinciaux au centre des préoccupations des populations. dans presque toutes les provinces, des gouverneur ont eu maille à partir avec leurs provinciaux. Dans la plupart des cas, ils ont été défénestrés. A ce sujet, il n’y a que le Katanga de Moïse Katumbi Chapwe, le Bas-Congo de Mbatshi Mbatshia, le Kasaï Oriental d’Alphonse Ngoyi Kasanji dit " Ngokas " qui ont échappé au viseur de leurs provinciaux. Ailleurs, depuis 2006, les Exécutifs provinciaux étaient malmenés. Ce qui a eu pour conséquence de ramener la longévité d’un gouverneur de province à pas plus de 12 mois. Pour des exigences du tube digestif. A-t-on mis en place un dispositif pour ne pas reproduire en novembre 2015 le député provincial de 2006 avec ses tares ci-haut dénoncées ? On n’en voit pas. Une raison de plus de ne pas douter que les provinces ne sortiront pas de si tôt de l’âge de la pierre taillée où les ont consignés leurs députés et Exécutifs provinciaux. KANDOLO M.