Sur instruction du chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, le gouvernement de la République a créé une nouvelle société dénommée "Entreprise Générale du Cobalt".
Selon Albert Yuma, président de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), qui livre cette information, l'objectif assigné à cette nouvelle société est de non seulement maîtriser et contrôler la production artisanale du cobalt en RDC mais aussi offrir les conditions de travail saines aux artisanaux, pour mettre fin à la perte en vies humaines dans des mines.
"On a estimé qu'il était temps qu'on arrête la perte en vies humaines de nos concitoyens dans des conditions de travail misérables et de renumération indigne. C'est ça, l'objectif. Maîtriser l'exploitation artisanale, l'achat, la transformation et la commercialisation du cobalt en mettant des conditions de travail saines, en équipant les artisanaux, en sélectionnant les coopératives et en les payant à des prix reliés au marché international. Et en permettant l'exploitation contrôlée par les services de l'Etat. Voilà l'objectif final ; d'abord le bien-être de nos communautés locales", a-t-il fait savoir dans un document sonore parvenu jeudi à 7SUR7.CD.
S'agissant de coopératives qui œuvrent dans l'exploitation du cobalt, par exemple, dans le Lualaba, Albert Yuma assure qu'elles ne seront pas éliminées.
"Le problème n'est pas d'éliminer les coopératives. On va sélectionner les coopératives qui, pour fonctionner, devront répondre aux critères précis qui sont tirés des normes internationales...Donc, on ne parle pas d'éliminer, on parle de sélectionner, d'en faire respecter les critères. Et surtout, une coopérative, ça doit être une association. Tous les membres sont des actionnaires. Nous voulons que ça soit de vraies coopératives mais qui devront respecter les normes internationales parce que nous serons accompagnés par des ONG internationales", a précisé le patron de la FEC.
Pour la production d'un cobalt "responsable", il a par ailleurs indiqué que des règles seront mises en place pour sanctionner les coopératives qui vont associer les enfants et les femmes enceintes dans l'exploitation minière.
"Une coopérative, qui aura acheté des artisanaux qui ont utilisé des femmes et des enfants, sera éliminée du circuit d'achat. Nous allons mettre toutes ces règles là, nous allons éviter que les creseurs aillent travailler dans des environnements que nous n'aurons pas assainis. Nous allons nous-mêmes préparer les puits dans lesquels ils vont descendre pour s'assurer qu'il n'y aura plus de perte en vies humaines. Nous allons équipés les creseurs nous-mêmes des tenues de sécurité. Et quand, on va acheter ces produits, nous allons veiller à ce que ceux qui travaillent soient soignés. Nous amènerons le système de santé pour les creseurs artisanaux. Donc, nous allons éliminer le travail des enfants, nous allons éliminer le travail des femmes enceintes et nous allons éliminer la fraude dans ce secteur pour que le cobalt, qui sera acheté, soit un cobalt responsable", a-t-il dit.
A. Yuma a églament souligné que les coopératives, qui vont travailler avec l'Entreprise Générale du Cobalt, seront sélectionnées par des ONG internationales, et la société elle-même sera surveillée et contrôlée par l'Autorité de régulation du secteur des minerais stratégiques, dont la nomination des animateurs interviendra dans les prochains jours, pour une gestion transparente, en vue que l'exploitation du cobalt profite au peuple congolais.
"C'est maintenant notre volonté. Je crois qu'aujourd'hui, c'est le jour 1 de la reprise en mains de notre cobalt pour que ça bénéficie à la population congolaise enfin et maintenant", a conclu le patron de la FEC.
Notons que la création de cette société a été annoncée par le président de la République, Félix Tshisekedi, lors son discours sur l'état de la Nation, devant le Parlement réuni en Congrès le vendredi 13 décembre dernier.
Elle produit 60% de la production mondiale de cobalt. Elle a aussi 50% de ce métal qui entre notamment dans la fabrication des batteries électriques.
En 2018, le cours du cobalt avait atteint presque 100.000$ la tonne.
Aujourd'hui, la tonne se négocie autour de 30.000$.
Prince Mayiro