"Le Congo dans l'ouragan de l'histoire", c'est le nouvel ouvrage du professeur Isidore Ndaywel présenté samedi 15 février 2020 à Kinshasa.
Le titre de ce livre qui rétrace les différentes mutations que la RDC a connues et la résistance du peuple congolais depuis les années 60, est tiré d'une citation du feu maréchal Joseph Mobutu ; "devant l'ouragan, mûres ou pas mûres, les fruits tombent", souligne le coordonnateur du Comité Laïc de Coordination (CLC).
Dans l'ouvrage, l'auteur revient sur le courage des hommes et femmes congolais qui se sont battus pour que "le pays accède à l'Etat et que l'on puisse respecter les libertés publiques".
"J'ai évoqué la dedans notamment le combat qui a été mené notamment vers les années 70, début 80, avec le groupe de 13 [13 parlementaires, Ndlr] et avant cela, les différents mouvements des étudiants et puis vers le début des années 90, le Comité Laïc de Coordination qui a organisé des marches importantes pour que la conférence nationale souveraine puisse voir le jour et qu'on arrive à des solutions valables pour le pays. Et enfin, j'ai évoqué finalement les marches qui ont été organisées par le CLC le 31 décembre 2017, le 21 janvier et le 25 février 2018", explique Isidore Ndaywel.
Tout cela, d'après lui, pour démontrer que les congolais ne sont pas un peuple naïf comme on le considère. "C'est des gens qui luttent et qui ont remporté des victoires", souligne-t-il.
Cependant, l'auteur du livre "Le Congo dans l'ouragan de l'histoire" reconnaît qu'il y a "beaucoup de problèmes à résoudre au pays". D'où, son appel à la poursuite du combat.
À travers son ouvrage, ce laïc catholique a voulu aussi immortalisé les congolais qui se sont sacrifiés pour la démocratie en RDC.
"C'est l'immortalisation des anonymes parce que nous sommes un peuple qui oublie facilement. Il ne faut pas qu'on oublie et il ne faut pas qu'on croit que la grandeur réside dans les grands noms des hommes politiques. La grandeur, c'est également parmi les hommes et les femmes simples qui travaillent et qui luttent", insiste ce professeur des universités.
Isidore Ndaywel plaide par ailleurs, pour que la fête des martyrs soit organisée chaque 16 février en République démocratique du Congo.
Pour Me Hervé Diakese, du mouvement citoyen Le Congolais Debout, c'est ouvrage un vibrant hommage rendu à une génération, notamment de jeunes anonymes, qui s'est battue pour sa dignité et sa liberté.
Les jeunes ont fait montre courage de beaucoup de courage face à la violence de l'État. Le livre sort de l'anonymat des jeunes qui ont écrit l'histoire de notre pays avec leur sang pour nous recouvrir de dignité, a déclaré H. Diakesse. Il a souligné l'engagement des jeunes pendant les marches du CLC allant de décembre 2017 à février 2018, sans oublier les manifestations de janvier 2015.
Avant Diakese, le professeur Kambayi Bwatshia avait aussi commenté l'ouvrage du prof Ndaywel.
D'après le prof Kambayi, le livre de prof Ndaywel est un appel à l'engagement pour un état de droit.
Ce livre est une prétention de Ndaywel de dire vrai, un témoignage sur les temps de déchirure, a-t-il encore dit. Ndaywel refuse les comportements coupables et complices. En cela c'est un historien pas un historicien.
Les congolais ont fait preuve de courage, d'intelligence et d'énergie pour vaincre l'obstacle de la peur, a-t-il affirmé. Ils ont besoin d'un nouveau leadership pour le vrai, le beau et le véridique, a-t-il renchéri.
Le livre de Ndaywel est un appel à la prise de conscience collective pour une existence responsable et un développement intégral, a-t-il conclu.
À noter que la représentant du pape en RDC, le nonce apostolique, a rehaussé de sa présence cette manifestation.
Etaient aussi présents Pierre Lumbi Okongo et Modeste Mutinga.
La veuve Rossy Tshimanga Mukendi était également présente. L'ouvrage a été préfacé par le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya.
Prince Mayiro