Présidence de la CENI : Portrait de Dénis Kadima, un expert électoral de « poids » écarté "injustement" de la course 

Lundi 15 juin 2020 - 09:25
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À la demande de l'Assemblée nationale, le processus de désignation de nouveaux membres du bureau de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a démarré la semaine dernière en République Démocratique du Congo.

Les confessions religieuses se sont réunies lundi et mardi derniers à Kinshasa pour désigner leur candidat à la présidence de cette institution d'appui à la démocratie. Des rencontres qui ont accouché d'une souris, à cause "des rumeurs persistantes de corruption sur ce processus", indiquaient l'Église du Christ au Congo (ECC) et l'église catholique mercredi 10 juin, avant d'annoncer le retrait de leur candidat et le report sine die de cette désignation. Le processus de désignation a été qualifié d’opaque et des accusations de tribalisme et de népotisme fusent. 

En effet, plusieurs candidats ont été écartés à tort ou à raison de la course à la présidence de la CENI notamment, Dénis Kadima. Et ce, malgré son expertise en matière des élections. 

Mais qui est Dénis Kadima Kazadi ?

Né le 21 septembre 1961 en RDC, Dénis Kadima est présentement le directeur exécutif de l'Institut Électoral pour une Démocratie durable en Afrique (EISA). 

Ancien directeur du 
référendum et élections de l’ONU au Soudan (juillet 2010 à mars 2011) et conseiller technique principal du 
PNUD en Tunisie (avril à juillet 2011), il est aussi licencié en sciences politiques et administratives de l'Université de Lubumbashi (1987).

En outre, il détient un master en sciences politiques et un diplôme post-universitaire en administration des affaires de l'université de Witwatersrand située à Johannesburg, en Afrique du sud (1997 et 1999). 

Par ailleurs, Dénis Kadima est un expert en élections, démocratie et bonne gouvernance et est doté de plus de 30 ans d'expérience professionnelle. Il a à son actif des compétences solides dans les domaines du leadership, la planification stratégique, la conception et la direction des programmes, la levée de fonds (fundraising, ndlr), la gestion axée sur les résultats, le réseautage, la gestion des ressources humaines et la gestion financière. 

De 1987 à 1992, il a été tour à tour chef de service et gérant de succursale à la Banque Commerciale Zaïroise (RDC) et de 1995 à 1998, il a dirigé le Programme de l'Ashoka Innovateurs pour le Public basé en Afrique du sud. 

Quid de ses réalisations ? 

En tant que directeur de l'EISA, il a entre autres, transformé avec succès cette organisation sous-régionale centrée sur l’Afrique australe en une ONG panafricaine et continentale respectée et influente et a développé et mis en œuvre une stratégie de levée de fonds ayant résulté à une augmentation des revenus de 33% en moyenne par an, sur une période de 10 ans. "Le revenu annuel moyen de l'EISA s’est élevé à 12 millions de dollars américains, contribuant à faire de l’Institut la plus grande et la plus influente des ONG africaines œuvrant dans le domaine des élections, de la démocratie et de la gouvernance", souligne-t-il.

En Tunisie où il a occupé le poste de conseiller principal du PNUD en 2011, Dénis Kadima a notamment, mis en place et dirigé l'équipe électorale de l'ONU, élaboré des stratégies et plans opérationnels appropriés pour l'organe tunisien de gestion électorale (ISIE) et intégré la dimension genre dans toutes les stratégies opérationnelles.  

En dehors de cela, il a mis en place une division référendaire et électorale intégrée et initié avec succès une diplomatie électorale auprès des États et bailleurs, et obtenu une levée de fonds qui a permis l’augmentation des ressources pour le fonds commun du PNUD au Soudan entre 2010 et 2011. 

Sur le plan électoral, Dénis Kadima a dirigé et appuyé plusieurs missions d'observation et d'évaluation d'EISA et autres institutions durant sa carrière professionnelle.  

Visions et perspectives 

Avec ses 30 ans d’expérience professionnelle dont 21 dans le domaine des élections, de la démocratie et de la bonne gouvernance, il ambitionne d'apporter à la CENI "l’intégrité morale, le professionnalisme, l’impartialité et l’objectivité qui sont vérifiables dans les institutions où il a travaillé". 

S'il était nommé à la tête de la CENI, il entreprendrait ce qui suit :

- Renforcer l’indépendance, l’impartialité et la transparence de la CENI ;

- Être à équidistance et fédérer toutes les forces politiques nationales, sans distinction d’origine ethnique, géographique, religieuse ou de Genre ;

- Mener de meilleures consultations avec les acteurs électoraux à travers des cadres de concertation qui fonctionnent effectivement ;

- Pérenniser l’expertise de la CENI et davantage professionnaliser cette institution et améliorer son sens du service ;

- Mettre en œuvre des programmes de prévention et gestion des conflits électoraux afin de mettre fin aux contestations et violences cycliques ;

- Assurer plus de familiarisation de l’électorat avec la Machine à voter (MAV) ;

- Améliorer les relations entre la CENI et la Communauté internationale ;

- Assurer une meilleure communication avec le public et ;

- Améliorer la redevabilité de la CENI vis-à-vis des parties prenantes et du public.

Prince Mayiro

 

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