Le président de la République démocratique du Congo Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a, dans le cadre de ses consultations, reçu le mercredi 4 novembre 2020 la délégation de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), conduite par son président Albert Yuma.
À l'issue de la rencontre, Albert Yuma a déclaré devant la presse qu'ils ont dit au chef de l'État que la FEC en tant que secteur privé, est entre l'État et les populations. Cependant, le président de la Fédération des Entreprises du Congo a indiqué que les opérateurs économiques sont inquiets de la situation politique qui prévaut actuellement au pays.
"Dans ce cadre là, les opérateurs économiques sont inquiets de la situation du moment, parce que ce qui intéresse les opérateurs économiques, c'est la stabilité", a dit Albert Yuma.
À en croire le président de la FEC, cette stabilité repose sur 3 axes essentiels.
"Le premier axe, c'est la sécurité des personnes et biens qui se traduit par la paix sur l'ensemble du territoire, et il y a des difficultés qui font que, l'expression est connue, l'argent n'aime pas le bruit des bottes et quand il y a insécurité les gens n'investissent pas et même désinvestissent. Le deuxième axe de la stabilité, c'est la stabilité politique, la stabilité des institutions et du cadre institutionnel. Vous n'aurez pas un opérateur économique, un investisseur qui va venir quand il y a une instabilité politique. Donc, nous avons besoin d'avoir un cadre institutionnel clair et pas changeant. La troisième stabilité est liée à l'aspect juridique et judiciaire de nos affaires au respect par l'État et les administrations publiques des engagements avec les opérateurs économiques sans lequel, si les engagements ne sont pas respectés, on ne peut pas investir", a-t-il souligné.
Par ailleurs, Albert Yuma a fait savoir que la FEC a dit au président de la République qu'il est important que tout soit concentré sur l'économie et le développement de la RDC.
"En conclusion, nous avons dit au chef de l'État, je crois ce qui est important ce que tout le monde se mette en priorité à s'occuper de l'économie et du développement. Les pères de l'indépendance nous ont laissé l'indépendance politique mais il faut que dans le cadre de la paix, de la cohésion et de l'unité nationale, dans un pays sans tribalisme, nous gagnons l'indépendance économique, c'est celle qui va garantir finalement toutes les stabilités, y compris la stabilité politique", a martelé Albert Yuma.
Pour parvenir à la stabilité politique au Congo-Kinshasa, la FEC propose notamment que tout le monde soit associé et que le dialogue soit maintenu de manière permanente.
"Dans un pays aussi grand que celui-ci, on ne peut écarter personne, le dialogue permanent est une des conditions sine qua non à faire évoluer ce pays. Il y a de la place pour tout le monde. Le pays est suffisamment grand, le dialogue permanent et la cohérence nationale est une chose indispensable", a conclu Albert Yuma.
Pour rappel, le président Tshisekedi a décidé de consulter les acteurs sociopolitiques les plus représentatifs du pays en vue de créer l'union sacrée de la Nation, après avoir constaté la persistance des divergences au sein de la coalition au pouvoir, FCC-CACH (Front commun pour le Congo et Cap pour le Changement ndlr).
Lors de son adresse à la Nation le 23 octobre dernier, le successeur de Joseph Kabila Kabange avait promis de revenir vers le peuple pour lui communiquer ses décisions qui résulteront de ses consultations, tout en prévenant qu'aucun cas de figure ne sera exclu.
Jephté Kitsita