Le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo, a pris part ce lundi 29 mars 2021 à l'ouverture du dialogue intercommunautaire pour la paix et la sécurité dans les hauts et moyens plateaux de Fizi, Uvira et Mwenga (Itombwe) au Sud-Kivu, qui se tient à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo.
Dans son mot de circonstance, le président de la chambre haute du Parlement a reconnu que plusieurs conférences se sont tenues dans le passé sur la même thématique, sans produire les résultats escomptés.
"Malgré tout, la paix n'est jamais revenue. Il y a des morts, des destructions massives du tissu économique, des pillages, des incendies, l'insécurité persiste, les groupes armés continuent à faire des ravages et ces groupes armés malheureusement, ont des affinités avec les communautés", a déploré Modeste Bahati.
Pour celui qui est également l'autorité morale du regroupement politique Alliance des Forces Démocratiques du Congo et Alliés (AFDC-A), cela est une preuve de manque de sincérité entre communautés.
"Ceci démontre à suffisance que nous n'avons jamais été sincères dans ce que nous faisons. Je pense que si chacun est chacune prenait l'engagement de dire la paix, c'est aussi mon affaire, mon voisin n'est pas mon ennemi, si le voisin vit dans la paix, je vivrai en paix, si le voisin prospère je pourrai aussi prospérer, si le voisin m'aborde je dois l'écouter attentivement sans arrière pensée, je pense qu'on peut bâtir une paix durable. Je voudrais ici dire, sans crainte d'être contredit, que c'est le manque de sincérité qui fait qu'on a pas la paix durable dans cet espace (...) tout le monde est coupable, il faut l'avouer", a indiqué Modeste Bahati.
Cependant, le président du Sénat dit souhaiter que cette rencontre soit celle de la vérité.
"Nous souhaitons qu'à l'issue de cette rencontre, les recommandations soient intériorisées et mises en pratique par tous les participants", a-t-il indiqué.
En outre, Modeste Bahati Lukwebo a souligné que le Sénat tient à ce que les entités décentralisées, les provinces soient pacifiées car, a-t-il affirmé, sans la paix il est impossible d'atteindre le développement intégral.
À en croire Modeste Bahati, le retour à la paix est le souci à la fois, du gouvernement de la République, du chef de l'État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et de la Communauté internationale.
Pour rappel, 150 participants étaient attendus à ce dialogue répartis de la manière suivante : des membres du gouvernement provincial du Sud-Kivu, des représentants des principales communautés en conflits et quelques groupes armés, de même qu'une dizaine de responsables d'organisations internationales, nationales et des ambassades.
Ce dialogue va couronner une série de discussions entamées avec les communautés Babembe, Babuyu, Bafuliiru, Banyamulenge, Banyindu, Barundi et Bavira, par des acteurs de paix dont Interpeace et ses partenaires entre février et décembre 2020. La clôture de ce dialogue quant à elle, est prévue ce mercredi.
Jephté Kitsita