Nord-Kivu : Le général Ndima reconnait que des militaires vendent des armes aux rebelles et promet d'y mettre fin

Lundi 10 mai 2021 - 18:54
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Photo 7SUR7.CD

Dans une adresse à la presse après sa prise de fonction à la tête de la province du Nord-Kivu ce lundi 10 mai 2021, le lieutenant-général Constant Ndima, a reconnu que certains militaires des Forces Armées de la République Démocratique du Congo se sont investis dans la vente des armes et munitions aux groupes armés et a promis d'y mettre un terme.

« Oui, parmi nous chers amis de la presse, les brebis galeuses ne manquent pas. Mais votre armée est disciplinée et nous essaierons de booster les choses. Nous avons beaucoup appris : des militaires comme moi ici, je prends une arme, je vends ! L'arme des contribuables congolais ! Je prends les munitions, je vends ! Je vends à qui ? Aux groupes armés ! Qui se retournent encore contre vous, qui se retournent contre votre  population », a déclaré le lieutenant-général Ndima Constant sous un ton ferme.

Pour y mettre un terme, le nouveau gouverneur militaire du Nord-Kivu a promis de faire des audits réguliers au sein de l'armée et la mise en place d'une « équipe forte » de la justice militaire dans les prochains jours.

« Je suis là, je commence directement à faire un état des lieux. Les commandants, à chaque échelon, nous vous donnons des armes ; tu as combien d'effectifs ? Tu as utilisé combien d'armes ? Tu as utilisé combien de munitions ? Pour tuer qui ?  Pour faire quelle guerre ? Fais-moi les comptes ! Ainsi, avec le concours de vous tous, nous allons mettre fin à cette histoire. Mais ces groupes armés étrangers, ils n'ont pas un dépôt d'armes ici ! », s'est-il engagé.

Il convient de rappeler que des organisations de la société civile dénoncent depuis plusieurs années « l'affairisme » de certains officiers militaires déployés dans l'Est du pays, chose qui ne facilite pas la réussite les opérations militaires.

Suite à la persistance de l'insécurité, le président Tshisekedi a mis les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri en état de siège. Plusieurs libertés des citoyens sont restreintes et l'armée ainsi que la police dirigent toutes les villes, et autres entités territoriales décentralisées. Cela pour une durée de 30 jours, renouvelables.

Alphonse Muderwa