France - 40 ans après l’abolition de la peine capitale: " La peine de mort est l'expression d'un mépris des droits humains" (Christelle Vuanga)

Vendredi 17 septembre 2021 - 15:40
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Christelle Vuanga

Invitée à participer aux festivités marquants le 40 ème anniversaire de l'abolition de la peine de mort en France , la députée nationale de la RDC Christelle Vuanga, présidente de du Réseau des parlementaires congolais contre la peine de mort, s'est montrée le 15 septembre 2021 à Paris, très critique à l'égard des nations qui n'ont jusque-là pas aboli la peine capitale, notamment la RDC.

Elle estime que la justice doit plutôt corriger en lieu et place d'autoriser la mort d'un individu.

" Sans toutefois être partisane d'une quelconque apologie de la violence ou de l'impunité, je suis obligée d'admettre que tous les progrès enregistrés par la justice notamment le refus de la vengeance privée ou de la loi du talion seraient alors balayés si cette même justice venait à tuer. Oui je suis l'une de ces actrices de changement qui prône la représsion sévère et ferme de tels cas mais pas la peine de mort car la justice ne doit point tuer. La justice doit punir, sanctionner mais ne doit en aucun cas décider de la vie ou de la mort d'un être humain. La justice ne doit pas punir pour se venger, elle doit corriger pour améliorer", a-t-elle martelé.

Christele vuanga
Christelle Vuanga félicité par l’ex-ministre Français de la Justice Robert Badinter

Bien que la peine de mort soit toujours présente dans l'arsénal juridique congolais, Christelle Vuanga  a toutefois  salué les avancées enregistrées dans son pays pour abolir la peine de mort.

Elle cite notamment:
1. la naissance des plusieurs mouvements abolitionnistes dont le réseau des parlementaires congolais contre la peine des morts, 
2. la supression de la peine de mort pour viol dans la loi n°6/018 de 2006 sur les violences sexuelles remplacée par la servitude pénale à perpétuité, 
3. la loi n°09/001 de 2009 affirmant que nul individu ne peut être condamné à mort pour des crimes commis avant ses 18 ans, 
3. et la proposition de loi du député national André Mbata abolissant la peine de mort déposée à l'assemblée nationale en août 2019.

Christelle Vuanga
Vuanga saluant l’assistance

" La peine de mort est l'expression d'un mépris des droits humains. 40 ans après l'abolition par la France, de cette pratique barbare, la RDC se met en ordre de bataille et entend illuminer ce débat par le choc des idées autour d'une politique criminelle et pénitentiaire conforme aux exigences du droit moderne, et en harmonie avec le droit international des droits de l'homme ", a-t-elle affirmé.

Rappelons que la France a aboli la peine capitale le 9 octobre 1981 à l'initiative du ministre de la justice Robert Badinter sous la présidence de François Mitterrand.

Le 15 septembre 2021 le ministre honoraire de la justice Robert Badinter a plaidé pour une abolition "universelle" de la peine  capitale à l'occasion d'un colloque organisé à l'assemblée nationale française en marge des festivités marquant les 40 ans de l'abolition de la peine de mort.

Christel Insiwe