RDC : Jean Léon Ndima, un courageux étudiant de G3/UPN qui s'est payé seul les frais académiques grâce à la production des tomates (Interview)

Vendredi 24 septembre 2021 - 09:57
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7SUR7.CD

Le jardin familial est actuellement préconisé par l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) comme l'une des approches les plus efficaces pour réaliser le 2ème objectif de développement durable (ODD), c'est-à-dire éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l'agriculture.

Le mercredi 22 septembre 2021, 7SUR7.CD a interviewé Jean Léon Ndima, étudiant en 3e année de graduat de la faculté d'agronomie de l'Université Pédagogique Nationale (UPN). Dans le cadre des travaux pratiques, cet étudiant a produit sur un terrain de 20 mètres sur 10, dans un espace de 3 mois, des tomates qui lui ont permis de prendre en charge ses frais académiques 2020-2021.

Ci-dessous, l'intégralité de l'interview 

7SUR7.CD : Mr Jean Léon Ndima, dites-nous par quoi vous avez commencé pour atteindre ces résultats que nous voyons ?

JLN : Pour arriver à produire ces tomates que vous voyez, je suis allé premièrement à la recherche des semences améliorées au marché Zigida. Mais on peut également en trouver ailleurs. Moi j'avais acheté la variété Ninja. Ensuite, j'ai fait le germoir où j'avais semé les semences que j'avais achetées. 

7SUR7.CD : Qu'est-ce que le germoir ?

JLN : C'est une pépinière des semis, c'est-à-dire un espace bien entretenu pour semer les semences. Elles y deviennent des plantules.

7SUR7.CD : Ça vous a pris combien de temps le développement des plantules dans le germoir ?

JLN : Pour mes tomates, ça m'a pris un mois. Mais ça dépend d'une plante à une autre.

7SUR7.CD : Quelle est a été l'étape suivante ?

JLN : Pendant que les plantules se développaient dans le germoir, je préparai le terrain que vous voyez. Il est à peu près de 20m sur 10. J'ai créé plusieurs plates-bandes. J'ai amendé ou fertiliser le sol avec la fiente des poules. Mais on peut aussi utiliser le compost fait notamment avec la bouse des vaches ou le lisier des porcs ou même les déchets alimentaires. Ça dépend de ce que l'on trouve facilement. Entre les plates-bandes, j'avais laissé des couloirs qui facilitent le passage pour l'arrosage. Ensuite, j'ai fait le repiquage des plantules.

7SUR7.CD : Qu'est-ce le repiquage ?

JLN : Lorsque les semences ont produit des plantules dans le germoir,  j'ai commencé à les récupérer pour les replanter dans les plates-bandes que j'avais déjà préparées. C'est cette opération qu'on appelle repiquage. En principe, le germoir ne peut pas être loin du lieu de repiquage pour mieux permettre le transport des plantules.

7SUR7.CD : Qu'est-ce qui a suivi le repiquage ?

JLN : Après le repiquage, je commençais à arroser tous les jours. Je faisais également l'entretien pour débarrasser les mauvais herbes. Sachant que la tomate est souvent attaquée par des maladies virales, bactériennes ou fongiques, je devais me rassurer que les piquets sur lesquels j'attache les plantes demeurent débout. Le rôle de ces piquets est d'éviter que les feuilles ne touchent pas le sol. Les maladies qui attaquent la tomate viennent souvent du sol et touchent en premier les feuilles. Je signale qu'à cette étape, certaines personnes aspergent des fertilisants chimiques comme les NPK ou l'UREE pour augmenter la croissance et le rendement des plantes. Malheureusement, ces produits appauvrissent le sol à la longue. 

7SUR7.CD : Du repiquage à la première récolte, il vous a fallu combien de jours ?

JLN : Du repiquage à la première récolte, ça m'a pris 60 jours ou 2 mois.

7SUR7.CD : Parlons de la production. Pouvez-vous nous dire quelle quantité avez-vous produite ?

JLN : Malheureusement je ne saurai pas vous dire combien de tonnes ou Kg que j'ai produits parce que je récolte de manière progressive. Mais ce que j'ai récolté jusque-là m'a permis de payer mes frais académiques seul cette année.

7SUR7.CD : Lorsque vous allez terminer de récolter, il faudra combien de jours pour que ce terrain redevienne cultivable ?

JLN : Quand je vais terminer la récolte de ces tomates, la personne qui va me remplacer ne peut pas directement y planter encore des tomates ou une autre culture de la même famille que la tomate. La production ne sera pas bonne. La tomate est dans la famille de Solanacée, qui contient également le piment, le poivron, l'aubergine et tant d'autres. Le terrain sera directement compatible avec avec des plantes comme l'épinard, l'amarante  (ndunda), le Gombo (dongo dongo) et l'oseille de guinée (ngai ngai).

Interview réalisée par Bienfait Luganywa