RDC : C. Lubaya appelle le chef de l'État à user de tous les moyens légaux en son pouvoir pour que François Beya soit remis vivant, sain et sauf à sa famille

Mercredi 23 mars 2022 - 11:10
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7SUR7

L'interpellation, ou mieux l'arrestation, de François Beya, conseiller spécial du chef de l'État en matière de sécurité, par l'Agence Nationale de Renseignements (ANR), continue de susciter des réactions en République démocratique du Congo. 

La dernière en date est celle du député national Claudel Lubaya. Dans une déclaration rendue publique ce mercredi 23 mars 2022 et parvenue à 7SUR7.CD, l'élu de Kananga dénonce le caractère arbitraire de l'arrestation de l'ancien directeur général de la Direction Générale de Migration (DGM).

"Plus de 50 jours après, continuer à détenir au secret Monsieur François Beya, sans acte légal d’accusation et en violation manifestement délibérée de ses droits fondamentaux garantis par notre Constitution et par les instruments juridiques internationaux de protection des droits de l’homme, renforce le caractère extrêmement arbitraire de son arrestation et remet en cause les principes mêmes qui sous-tendent l’État de droit", a-t-il indiqué. 

Dans la foulée, Claudel Lubaya déplore "l'indifférence" de la ministre de la Justice et de celui des Droits Humains sur ce dossier.

"Enfermé à l’ombre du silence par le fait du prince ; sans jugement, sans assistance d’avocat et sans condamnation, en violation des articles 18 et 19 de la Constitution, 9 de la Déclaration universelle des Droits de l’homme, 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et 6 - 7 de la Charte africaine des Droits de l’homme et des peuples, l’ancien Conseiller spécial est livré à la merci de l’arbitraire, dans l’indifférence obséquieuse du Ministère de la Justice et celui des Droits Humains ainsi que de la Commission nationale des droits de l’homme", a-t-il déclaré. 

Pour le président du parti politique Union Démocratique Africaine Originelle, ces conditions pour le moins attentatoires mettent François Beya en insécurité physique, juridique et judiciaire de même qu’elles placent la RDC sur la liste des États prédateurs des droits de l’homme.

À en croire Claudel Lubaya, en l’absence d’une procédure judiciaire honnête et d’une accusation irréprochable, l’affaire François Beya, dont, soutient-il, le supplice énerve les lois du pays de même qu’il heurte le bon sens le plus élémentaire, devrait interpeller chacun sur l'entendement de l’État de droit. 

"Plus rien, sauf le désir d’arbitraire de ses geôliers ne justifie son maintien dans une détention aux contours visiblement contestables. Laisser perdurer cette infamie, c’est consacrer l’usage excessif et abusif du pouvoir et le règne de l’arbitraire dans un pays qui s’apprête à prendre part, le 28 mars prochain à Genève, à la 49ème Session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies et à accueillir début juillet, Sa Sainteté le Pape François", a souligné Claudel Lubaya. 

Par ailleurs, l'élu de Kananga appelle le président Tshisekedi à user de tous les moyens légaux en son pouvoir pour que François Beya recouvre sa liberté.

"C’est pourquoi, fort de ma charge d’élu, j’en appelle avec respect à la bienveillance et au juste arbitrage du Président de la République, Magistrat Suprême, dont l’étoile soit être préservée, et qui sort de la Présidence de l’Union Africaine auréolé d’un prestige certain, pour que cette affaire ne constitue pas une souillure sur son parcours ni un tas d’immondices devant sa cour et qu’il use de tous les moyens légaux en son pouvoir pour que le citoyen François Beya Kasonga ; époux, père et grand-père qui, par sa volonté et sa décision, a servi la Nation en qualité de Conseiller spécial en matière de sécurité, soit remis vivant, sain et sauf, à sa famille. Et l’histoire retiendra que le Président de la République a rendu justice et agi avec équité dans une affaire controversée", conclut Claudel Lubaya. 

Pour rappel, c'est depuis le 5 février dernier que François Beya est détenu dans les locaux de l'ANR à Kinshasa. D'après la Présidence de la République qui avait communiqué à ce sujet, il s'agit d'une affaire relevant de la sûreté de l'État et que les enquêteurs disposent d'indices sérieux attestant d'agissements contre la sécurité nationale. 

Jephté Kitsita

 

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