Procès Chebeya : Le général Ponde rejette les allégations de Mwilambwe sur une prétendue conversation téléphonique avec Kabila 

Jeudi 31 mars 2022 - 08:53
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Dans sa déposition sous le statut de renseignant ce mercredi 30 mars 2022 devant la Haute cour militaire siégeant au degré d'appel sur le double assassinat des défenseurs des droits humains Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, l'ancien auditeur général des FARDC, le général Joseph Ponde, a balayé d'un revers de la main les allégations de Paul Mwilambwe l'ayant cité comme témoin de son entretien téléphonique avec l'ex-président Joseph Kabila. 

Le général Ponde a affirmé que l'unique coup de file reçu le jour de l'audition de Mwilambwe dans son bureau, était du général John Numbi. 

« Pendant que Mwilambwe se trouvait dans mon bureau, je n'ai reçu qu'un seul coup de file qui est celui du général John Numbi. Est-ce que le sénateur à vie Joseph Kabila a appelé l'auditeur général que j'étais ? Je vous dis non (...) Tout contact entre l'auditeur général que j'étais et le président de la République, je devais passer par la maison militaire dirigée à l'époque par le colonel Mbala qui est aujourd'hui général d'armée », a-t-il fait savoir. 

Et de préciser : « Le général John Numbi m'a dit qu'il a appris que Mwilambwe est déjà chez moi (dans mon bureau), je lui ai dit que Mwilambwe est même en face de moi. Il m'a demandé s'il peut l'avoir au téléphone. C'est ce qui a été fait. Mwilambwe et le général John Numbi ont échangé pendant 5 à 10 minutes en une dialecte que je ne comprenais pas ». 

L'ANR entre en jeu

S'appuyant sur la collaboration entre les services de l'État, l'ancien auditeur général a reconnu le fait d'avoir mis Mwilambwe à la disposition de l'Agence Nationale de Renseignements (ANR) sur demande de l'ancien administrateur général, Kalev Mutond. 

« Pendant que j'étais dans mon bureau, on vient de m'informer qu'il y a des agents de l'ANR qui voudraient me voir et qui viennent de la part de l'AG. Ils sont entrés dans mon bureau et m'ont expliqué qu'ils sont venus prendre Mwilambwe. Quand j'ai entendu cela, j'ai pris mon téléphone et j'ai appelé l'AG. Je lui ai parlé en Swahili pour vérifier s'il a réellement envoyé ces gens. L'AG a confirmé. Il m'a dit de lui envoyer Mwilambwe et qu'il va aussi l'auditionner. Quand il va terminer avec Mwilambwe, il va me le retourner », a dit le général Ponde. 

À la question de savoir pourquoi n'avait-il pas transféré Mwilambwe à la Cour militaire de Kinshasa-Gombe où il était cité comme prévenu, il a souligné qu'il n'était pas au parfum d'une quelconque décision de renvoi. 

Au cours de sa narration des faits, le prévenu Paul Mwilambwe a indiqué qu'il avait échangé avec Joseph Kabila à travers le téléphone du général Ponde lors de son audition à l'auditorat général en avril 2011.

À titre de rappel, la Haute cour avait décidé de la réouverture des débats à l'audience du 25 mars dernier. Le président de la composition avait motivé cette démarche par la nécessité d'auditionner certaines personnes pour dissiper les zones d'ombre liées à l'infraction de désertion simple mise à charge du prévenu Paul Mwilambwe. 

Condamnés à la peine capitale par contumace au premier degré, le commissaire supérieur Christian Ngoy Kenga Kenga, le commissaire supérieur adjoint Mwilambwe et le commissaire Jacques Migabo sont poursuivis notamment pour détournement d'armes et munitions de guerre, assassinat terrorisme, enlèvement, association des malfaiteurs. 

Merveil Molo