L'Inspecteur général des finances (IGF), Jules Alingete, a affirmé mardi qu'il n'y a pas de guerre en RDC. Des propos qu'il a tenus dans son intervention lors de la 1ere édition du Nord South Investissements Forum (NSI) aux États-Unis d'Amérique. Dans l'Est, l'on s'indigne de ces propos « divisionnistes ».
Les propos tenus par l'Inspecteur général des finances devant les investisseurs américains ne laissent pas indifférentes, de nombreuses couches sociales et personnalités politiques. D'après elles, il s'agit des « propos divisionnistes ».
Le député national, Tembos Yotama, co-auteur d'un document sur la guerre au Nord-Kivu et dans l'Ituri estime que les propos tenus par Jules Alingete frisent une complicité.
« Ces propos frisent déjà la complicité dans tout ce qui se passe dans l’Est. Nous sommes parmi ceux qui sont en train de suivre scrupuleusement la situation sécuritaire à l’Est du pays et particulièrement dans les zones sous état de siège. Nous sommes en train de documenter tout ce qui se passe bien que ça soit d’une manière non exhaustive. Ce qu’Alingeti a dit de surcroit à l’étranger (aux USA) dans ses démarches diplomatiques, il a craché sur le sang des innocents », dénonce-t-il dans une déclaration parvenue à 7SUR7.CD ce mercredi.
Jules Alingete : divisionniste
De son côté, la Nouvelle dynamique de la société civile (NDSCI), une structure nationale, a adressé une lettre ouverte à Jules Alingete qui a tenu des propos « frustrants aux populations de l'Est et qui sapent les efforts et la cohésion nationale ».
« C'est avec un très grand regret que nous avons suivi vos propos que nous considérons comme irresponsables et méprisants à l'endroit de nos compatriotes de la partie orientale de notre pays qui subissent depuis plusieurs décennies les affres de la guerre que connaît notre pays depuis 1996. Ce qui est plus grave encore c'est la manière simpliste et méprisante avec laquelle vous présentez cette partie de notre pays sur un ton divisionniste et ségrégationniste comme si les compatriotes de ces régions situées à 2000 kms n'étaient pas congolais et congolaises », s'est-elle désolée.
24h accordées à Alingete pour demander « pardon »
Pour l'ONG/DH Convention pour le respect des droits de l'homme (CRDH) section d'Irumu en Ituri, Jules Alingete a 24h pour demander « pardon » aux victimes des violences meurtrières dans la partie Est de la République démocratique du Congo.
« Les propos lancés par l’inspecteur général des finances, Jules Alingete, sont choquants, énervants. Ils énervent des milliers de populations de l’Est de la République démocratique du Congo. L’inspecteur Jules Alingete doit demander pardon à toute la population civile de l’Est de la RDC parce qu’une haute personnalité comme celle-là ne devait pas dire qu’il n’y a pas de guerre en RDC », a-t-elle exigée.
Ce qu'a dit Jules Alingete
À en croire l'Inspecteur général des finances (IGF), les investisseurs américains devront venir investir en RDC où « il n'y a pas de guerre moins encore d'insécurité ».
« Soyez-en rassuré, nous n’avons pas la guerre au Congo. Nous voyons la guerre à la télévision. Nous sommes à Lubumbashi, à Kinshasa, à Mbandaka : dans les grandes villes, nous n’avons jamais vu la guerre au Congo. Donc, c’est une situation à plus de 2000 kilomètres des institutions, dans les zones isolées qui sont riches en minerais, en or et qu’il y a des groupes terroristes ; des groupes armés qui opèrent pour exploiter illégalement les minerais. Même ceux qui vivent à Goma, à près de 600 kilomètres de là où il y a l’insécurité sont en totale sécurité. Je voulais donc que vous puissiez comprendre que vous devez venir investir au Congo ; il n’y a pas de guerre, il n’y a pas d’insécurité », déclarait-il devant les investisseurs américains aux États-Unis d'Amérique.
La première édition du Nord South Investissements Forum (NSI) à laquelle prend part la RDC, se déroule du 26 au 28 avril à Houston aux USA. NSI Forum est une plateforme de promotion des investissements qui vise le rapprochement entre les décideurs congolais et les investisseurs américains, le mixage d'opportunités d'affaires entre les pays de l'Amérique du Nord et ceux du bassin du Congo, ainsi que le renforcement de la présence économique américaine au Congo.
Joël Kaseso