Dans son discours à la nation, ce samedi 10 décembre 2022, le président Félix-Antoine Tshisekedi promet le renforcement de la sanction contre les magistrats véreux, cause de la crise de confiance entre les citoyens et l'appareil judiciaire.
Pour le chef de l'État Congolais, il faut mettre l'homme qu'il faut à la place qu'il faut.
"Quant à la qualité des décisions de justice, cause de l'érosion de la confiance entre la justice et notre peuple, j'insiste, d'une part, sur le renforcement de la sanction contre les magistrats véreux qui n'ont ni vocation, ni conviction pour l'idéal de la Justice et ; d'autre part, sur l'observance rigoureuse des critères légaux dans le choix des animateurs de la justice. L'homme qu'il faut à la place qu'il faut", a-t-il déclaré sur un ton ferme.
Le chef de l'Etat a saisi cette occasion pour mettre le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) devant ses responsabilités. Il a appelé cette institution à veiller à la répartition équilibrée lors des affections des magistrats nouvellement recrutés, en évitant de concentrer un nombre pléthorique dans les ressorts des grandes villes au détriment des milieux ruraux.
Pour Felix Tshisekedi, il ne suffit pas de recruter les magistrats. Encore faut-il bien les payer et assurer leur formation continue. C'est dans cette optique qu'il a appelé le Parlement à y veiller dans le cadre du vote de la loi de finance 2023.
Le gouvernement est appelé, dans le cadre du budget d'investissement, à travailler pour doter les institutions judiciaires et pénitentiaires des infrastructures appropriées. Le président de la République a encouragé l'exécutif et le CSM à mobiliser aussi pour ces fins le partenariat public-privé.
La mise en œuvre des mécanismes de la Justice transitionnelle est l'un des sujets abordés par le président Félix-Antoine Tshisekedi sur le régistre justice dans son discours sur l'état de la nation. Il a appelé l'Assemblée nationale et le Sénat à finaliser le processus du vote de la loi fixant les principaux fondamentaux relatifs à la protection et à la réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité, porté par la première dame Denise Nyakeru.
"Ceci, afin d'offrir à notre pays un cadre juridique historique qui, pour une fois, s'intéresse à la situation des victimes et non des bourreaux et, partant, stop avec les cycles de violences et d'impunité souvent décriées. Cette initiative, portée par la première dame que je félicite, est issue des conclusions de la table ronde tenue en 2021. Le gouvernement est appelé à assurer la mise en œuvre du cadre institutionnel y afférent", a indiqué le président Félix Tshisekedi.
Rappelons que cette adresse du chef de l'État intervient peu de temps après le recrutement de plus de 5000 magistrats et la réhabilitation de plus de 300 magistrats "injustement" révoqués. Objectif, permettre une couverture suffisante de la cartographie judiciaire à travers le pays.
Orly Darel Ngiambukulu