La 36ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l'Union africaine, tenue le week-end dernier à Addis-Abeba (Ethiopie), continue de susciter des réactions.
En marge de ce sommet, le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, réunie pour la première fois depuis sa création au plus haut niveau des chefs d’Etat et de Gouvernement, s'était penché, le vendredi 17 février, sur la situation sécuritaire dans l'Est de la République démocratique du Congo en proie à l'activisme des groupes armées et des actes d'agression de l'armée rwandaise.
Dans son communiqué final, le Conseil de paix et de securité de l'UA réaffirme que l’Accord-Cadre demeure un instrument viable pour soutenir la RDC et les institutions de la région afin de parvenir à la paix et à la stabilité, appelle à cet égard à sa revitalisation urgente ; souligne que les pays signataires doivent, individuellement et collectivement, redoubler d'efforts pour mettre pleinement en œuvre les engagements nationaux et régionaux inscrits dans l’Accord-Cadre.
Dans ce contexte, il demande à l'UA, en collaboration avec la CAE, la CEEAC, la SADC, la CIRGL et l'ONU, de travailler d'urgence à la revitalisation de l’Accord-Cadre et de faire rapport au Conseil dans un délai de 6 semaines.
Pour sa part, la représentante personnelle du chef de l'État congolais près l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), Bestine Kazadi, préconise une méthodologie rigoureuse pour gagner le pari de la revitalisation de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba. Il s'agit, d'après elle, de l'évaluation préalable des engagements souscrits par les parties prenantes. Ce, en vue d'en tirer les leçons en fonction desquelles jeter les bases solides de sa réactivation.
Dans un message sur son compte Twitter, Bestine Kazadi signe à cet effet : « RDC-UA : Évaluons l’Accord cadre d’Addis-Abeba pour réussir sa « revitalisation » telle que préconisée par le Conseil de paix et sécurité de l’U.A, à sa réunion du vendredi 17 février 2023. Nécessité d’actes concrets. PLUS VALUE des engagements pour une paix effective dans la région ».
L'Accord-cadre a été signé le 24 février 2013 par la RDC, les pays fronraliers aux se sont ajoutés l'Afrique du sud, le Kenya, le Soudan ainsi que l'ONU, l'UA, la CIRGL et la SADC dans le but de mettre fin aux cycles récurrents des violences dans l'Est de la RDC. Près de dix ans après, le résultat est loin de se conformer à la réalité sur terre. Défait militairement en 2013 dans la foulée de la signature de l'Accord-cadre, le Mouvement du 23 mars (M23) a résurgi depuis novembre 2021 sans aucune action coercive des parties prenantes dudit Accord.
Depuis sa signature, l'Accord-cadre d'Addis-Abeba n'a pas été évalué de manière globale. Une situation qui contribue à porter atteinte à l'affirmatiion de son utilité.
Dans le cadre de l'exercice de ses fonctions en qualité de Représentante personnelle du chef de l'État près de l'OIF, Bestine Kazadi suit attentivement, entre autres, les questions de paix et de sécurité auxquelles l'OIF accorde un intérêt particulier. Elle s'intéresse aussi aux secteurs tels que les élections, le numérique, le changement climatique, le genre, l'éducation.
La RDC est le pays le plus important de l'OIF eu égard à sa démographie.