Les députés nationaux du Nord-Kivu déplorent la dégradation de la situation sécuritaire dans plusieurs entités de cette province dont celles contrôlées par le M23, en dépit de la coopération militaire que le pays a acceptée avec les États voisins, membres de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC).
Dans une déclaration rendue publique le lundi 27 février dernier, les élus ont peint un tableau sombre de la situation humanitaire des populations victimes des affres dues à la persistance de la guerre dans la contrée. Ils pointent du doigt le régime de Kigali pour ses intentions expansionnistes.
"La situation de guerre au Nord-Kivu reste préoccupante aussi bien au niveau de la conduite des opérations militaires que de la situation humanitaire dramatique. Les choix diplomatiques et les alliances avec certains États n'ont pas produit les résultats escomptés. Des populations sont en errance sur le territoire de la province lequel fait objet des convoitises du Rwanda qui réclame nos terres en envisageant la révision des frontières héritées de la colonisation", regrettent-ils.
Par ailleurs, les députés nationaux rappellent que nombreux d'entre eux avaient rallié l'Union sacrée en vue de donner des moyens politiques nécessaires de résoudre les problèmes de guerre cycliques dans leur province. Ils considèrent ainsi que le drame que connaît le Nord-Kivu jusqu'à ce jour amenuise les espoirs suscités par les autorités congolaises.
"La situation dramatique actuelle qui asphyxie l'ensemble de la province constitue un écho assourdi des espoirs, pourtant immenses et légitimes que la population avait placés dans le chef du gouvernement", estiment-ils.
Il sied de rappeler qu'actuellement, plusieurs localités et cités des territoires de Rutshuru, Masisi et Nyirangongo (Nord-Kivu) sont sous l'emprise du M23/RDF. Ces derniers jours, les affrontements se sont intensifiés autour de Rubaya, Mweso et Saké. Après s'être emparé de Rubaya, cité minière ultra-stratégique sur le plan mondial pour son coltan, le M23 y a par la suite été délogé, a indiqué, le mardi 28 février, le lieutenant-colonel Ndjike Kaiko Guillaume, porte-parole de l'armée dans la région.
Et, au même moment que le Sud de la province fait face à l'agression, les rebelles ADF secouent le Nord. Responsables de plusieurs atrocités depuis 2014, les terroristes ougandais n'ont jamais désarmé en dépit d'opérations militaires conjointes FARDC-UPDF qui les visent depuis novembre 2021.
À ces 2 rebellions étrangères s'ajoutent les FDLR d'origine rwandaise ainsi que des milices locales notamment les Maï-Maï qui sont également impliqués dans la déstabilisation de plusieurs agglomérations.
Isaac Kisatiro, à Butembo