Dans une déclaration faite ce mercredi 12 avril 2023 à Kinshasa, le coordonnateur du Programme Multisectoriel de Vulgarisation et Sensibilisation (PMVS) réclame l'acquittement du député national et homme d'affaires Édouard Mwangachuchu. Il estime que le ministère public est jusqu'à preuve du contraire incapable de démontrer sa culpabilité.
Réagissant sur les faits présentés par le ministère public à l'audience d'hier en rapport avec le coffre-fort du prévenu, il soutient que l'organe de la loi a encore mis en exergue des supputations en lieu et place des preuves.
« Avoir beaucoup d'activités au Rwanda est une infraction ? Le chef de l'État n'avait-il pas dit que n'avons pas des problèmes avec le peuple rwandais ? Le fait pour un citoyen congolais d'investir au Rwanda constitue une infraction ? Nous, le PMVS, avons compris que depuis le début de cette affaire, le ministère public n'est pas en mesure de démontrer la culpabilité de Mwangachuchu. Il est temps de le libérer vu son âge et son état de santé qui s'est détérioré à la prison militaire de Ndolo. Laissez-le se faire soigner pour l'amour du Christ. Sauvons l'image du pays », a-t-il déclaré.
Concernant les allégations du parquet selon lesquelles Mwangachuchu est notamment très lié au Rwanda, il serait membre actif de la diaspora rwandaise et actionnaire de la société Rwand'air, le coordonnateur de cette organisation de la société civile parle « d'un complot orchestré par les détracteurs de l'élu de Masisi (Nord-Kivu) qui ont profité de la tension entre Kinshasa et Kigali pour saper son image dans l'opinion congolaise ».
« La présence des verbes au conditionnel prouve à suffisance que le ministère public n'est pas sûr des faits qu'il avance. Pour nous, le ministère public s'est montré une fois de plus incapable de soutenir ses accusations par des preuves », a-t-il souligné.
L. Kalengayi demande à la Haute cour militaire de rétablir le député Mwangachuchu dans ses droits d'autant plus qu'il ne peut être condamné sur base de la clameur publique pour satisfaire « les intérêts mesquins de certains individus ».
Lors de l'audience qui s'est déroulée mardi à la prison militaire de Ndolo, le ministère public a chargé le député Mwangachuchu en le désignant comme un espion au profit du Rwanda. Le prévenu a soulevé une requête en inconstitutionnalité contre la compétence de la Haute cour militaire. L'arrêt avant dire droit est attendu à la prochaine audience prévue le 14 avril.
Le député Mwangachuchu est poursuivi pour « trahison », « atteinte à la sûreté de l’État », « participation à un mouvement insurrectionnel », « association de malfaiteurs » et « incitation à commettre des actes contraires à la discipline ».
Il sied de retenir que le PMVS avait, dans un premier temps, demandé son assignation à résidence surveillée avant de plaider pour sa relaxation.
Merveil Molo