Dans une chronique publiée ce jeudi 3 août 2023 sur "une fraude électorale préparée en 7 épisodes", Martin Fayulu a, une fois de plus, affirmé que Félix Tshisekedi est arrivé à la présidence de la République démocratique du Congo par un coup d'état constitutionnel.
À l'en croire, le "deal" passé entre l'entrant et le sortant n'est pas un mécanisme constitutionnel d'accession, d'exercice et de dévolution du pouvoir en RDC.
Ainsi, soutient-il, pour Félix Tshisekedi, deux questions existentielles se sont tout de suite imposées à lui : 1. Comment laver l'opprobre du deal qui souillait sa veste "présidentielle", et 2. comment s'assurer un deuxième mandat tout aussi frauduleux pour corriger le péche originel ?.
"Il fallait s'atteler à deux choses pour répondre à ces questions : (i) l'enrichissement rapide et sans cause ainsi que (ii) la planification de la fraude lors des élections de 2023. L'enrichissement Illicite est une question qui doit intéresser la justice et les enquêteurs comme ceux de Panama Papers. Dans cette chronique, nous allons nous limiter a la question de la planification de la fraude électorale", a indiqué Martin Fayulu.
Ci-dessous, les 7 épisodes d'une fraude électorale préparée, selon Martin Fayulu ;
Premier épisode : La nomination des juges de la Cour constitutionnelle le 17 juillet 2020
La Cour Constitutionnelle avant la responsabilité de proclamer les résultats definitifs de l'election presidentielle et des élections législatives nationales, Monsieur Tshisekedi s'est précipité pour nommer, en violation de la Constitution, les juges constitutionnels de son obedience, Ces nominations qui ont fait couler beaucoup d'encre, sans que les corrections y soient apportées, ont eté en réalité le point de départ de la mise en place du dispositif de fraude électorale. Certains analystes affirment même que le "deal" avec le FCC a été sérieusement secoué par cet acte de défiance.
Deuxième épisode : le 3 mai 2021, Monsieur Tshisekedi a décrété l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'ituri, avec restriction des libertés fondamentales.
L'armée et la police ont été dotées d'immenses pouvoirs pour anéantir les habitants de ces deux provinces, victimes directes de l'agression rwando-ougandaise. Cette mesure à comme soubassement la réduction du poids électoral du Nord-Kivu et de l'Ituri, deux provinces hostiles au gouvernement en place. Depuis, cette mesure est devenue "robotique"
Troisième épisode : Adoption le 04 juin 2021 de la proposition de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI par 336 députés sur les 337 qui ont pris part au vote. Loi promulguée le 03 juillet 2021.
Cette loi n'a pas fait l'objet de consensus. Elle a été contestée par une grande partie de la classe politique et de la société civile, y compris les deux grandes confessions religieuses (catholique et protestant). La CENI a été politisée à outrance: 6 membres de la majorité, 4 membres de l'opposition et 5 membres de la société civile dont le Président issu des confessions religieuses.
A l'arrivée, Monsieur Tshisekedi a réussi à nommer tous les membres, et il n'y a donc aucun membre de l'opposition et de la résistance.
Quatrième épisode : la création de l'Union Sacrée de la Nation le 06 décembre 2021 Lors de son message à la Nation le 23 octobre 2021, M. Tshisekedi a voulu créer un parti unique qu'il a appelé Union Sacrée de la Nation pour "la refondation de l'action gouvernementale autour des principes de participation à la gestion du pays". Nous avons subi des pressions de certaines chancelleries occidentales pour y adhérer, mais nous n'avons pas cédé. Ainsi, la coalition USN est née le 06 décembre 2021 pour soi-disant "faire porter le grand projet de refondation du pays par T'ensemble des forces vives politiques et sociales que compte notre pays, au sein d'une union Sacrée de la Nation." En réalité, il s'agissait de la constitution de la machine politique devant accompagner le projet de fraude électorale. Ses membres devraient, en retour, bénéficier des largesses des nouveaux maitres des lieux (Palissade, 21.000 dollars...)
Cinquième épisode : loi électorale du 29 juin 2022 consacrant le vote semi-électronique et n'acceptant pas la proclamation des résultats bureau par bureau.
La Commission électorale, étant entre les mains de la farmille politique de Monsieur Tshisekedi, a élaboré un projet de loi électorale comportant les germes de tricherie, notamment dans son article 47 alinéa 3 qui dispose que "le vote semi-électronique combine l'utilisation du bulletin papier sécurise et le comptage manuel en même temps avec un dispositif électronique de prise en charge du processus de vote, d'agrégation et de transmission des résultats".
Cette disposition permet ato membres du parti au pouvoir d'envoyer les résultats des bureaux fictifs au serveur central sans encombre, étant donné que les résultats du comptage manuel ne priment pas. Et l'alinéa 5 de l'article 47 précise que "En cas de divergence de résultats issus du dépouillement manuel et ceux du dispositif electronique, la Commission électorale nationale independante procède aux investigations et à la correction de l'erreur au niveau du centre local de compilation des résultats. Un proces-verbal est élaboré à cet effet et signé par les membres du Centre local de compilation instruits par la Commission électorale nationale indépendante et les témoins des candidats présents."
La CENI n'est donc pas impartiale. Elle est l'instrument par excellence d'opérationnalisation de la fraude en faveur de M. Tshisekedi.
Sixième épisode : l'opération d'identification et d'enrölement des électeurs comme moyen de créer des électeurs fictifs qu'on utilisera pour gonfler les votes en faveur de Monsieur Tshiseledi et les membres de l'Union sacrée de la nation.
Tout le monde s'accorde à reconnaitre que l'opération d'identification et d'enrôlement des électeurs s'est déroulée dans une opacité totale. Les questions pertinentes posées au bureau de la CENI par la Mission d'observation électorale CFNCO-FCC et par nous-mêmes sont demeurées sans réponses.
De plus, la CENI n'a pas voulu soumettre le fichier électoral à un audit externe par un cabinet indépendant dont l'expertise est avérée.
Le soi-disant audit fait par les 5 amis de Monsieur Kadima est simplement détruit par la mauvaise qualité de son rapport. Sans apporter des éléments probants sur toutes les questions susceptibles de restaurer la confiance des parties prenantes, l'équipe d'audit aboutit à des conclusions qu'elle ne peut justifier et à des recommandations farfelues. L'équipe d'audit soutient, par exemple, que "la CENI a fait d'énormes progrès dans la mise en place d'un système technique robuste capable de produire un fichier électoral credible et fiable.
Pourtant, le cycle de la méfiance semble difficile à briser Bien que la loi ne l'exige pas, la CEN pourrait mettre les listes électorales à la disposition des candidats à la présidentielle, sous forme expurgée et en version électronique."
Cette affirmation n'a pas de sens dans la mesure où la loi portant identification et enrölement des électeurs ainsi que la loi électorale règlent cette question respectivement dans l'article 39 et 8).
L'équipe d'audit soutient par ailleurs qu'elle a eu une réunion avec l'ECIDé, en même temps que LGD et ENVOL. Ce qui est totalement faux car aucun représentant de l'ECIDé n'a vu les membres de l'équipe.
Une grande question se pose sur la sincérité des informations données par M. Kadima. En effet, la CENI a publié l'appel d'offre de l'audit le 9 mai et elle l'a clôturé le 11 mai. Le bureau de la CENI s'est réuni le 13 mai pour examiner les 200 dossiers de candidature reçus dans l'espace de 48 heures avant de sélectionner l'équipe d'audit. Le 15 mal à 14H30', la CENI a communiqué les noms de 5 experts retenus et à 15H30', il y a eu réunion des experts dont une Sud-africaine et un Malawite.
Le calendrier mentionne que le 16 et le 17 mai, les experts ont rencontré certaines parties prenantes, cela veut tout simplement dire que l'examen du fichier s'est fait pendant trois jours (18, 19 et 20 mai) car les conclusions ont été présentées le 21 mai à l'hôtel Beatrice. En d'autres termes, les 5 experts n'ont eu que 3 jours seulement pour examiner les éléments le cadre juridique et réglementaire; la logistique et les kits d'identification: l'analyse des données collectées; l'analyse de la population électorale; la sécurité des serveurs et des données; et tant d'autres éléments de contrôle. Nulle part dans le rapport on donne le chiffre initial d'enrôlés
Personne de sensée ne peut accepter qu'un travail sérieux ait été fait en un temps aussi court.
Septième épisode : Illusion de la "normalité", entretien de l'insécurité et des milices privées (Wewas) et propagation de la peur au sein de la société
Pendant près de cinq ans, le pouvoir de M. Tshisekedi s'est distingué par une espèce d'illusion de la normalité. L'idée qu'en dehors de la partie Est de notre pays, tout va bien et les institutions de la république fonctionnent normalement. Il y a cependant quelques "voyous", haineux et tribalistes qui refusent de voir les progrès en cours.
Ce qui est malheureux, c'est que les Congolais vaient bien que rien ne va dans le pays, mais nous sommes distraits par des futilités et nous préférons faire semblant, nous fermons les yeux face à l'insécurité généralisée dans le pays, face aux violences diverses des milices privées entretenues par le pouvoir en place qui sement la terreur sur les routes de Kinshasa, s'arment de machettes et perturbent dans l'impunité totale toutes les manifestations de l'opposition et de la résistance.
Ces milices privées se positionnent devant les résidences des tous les acteurs politiques et sont payées comme agents de renseignements de l'Etat. Elles travaillent en intelligence avec la police et ont pour mission de distiller et d'entretenir la peur dans la société. Elles sont équipées pour cela et sont prêtes à mater toute expression populaire de victoire ou de contestation électorale qui ne leur serait pas favorable.
Face à un tel agencement, destiné à perpétuer l'illusion démocratique dans notre pays, nous avons dire NON à cette vaste escroquerie, comme l'article 64 de notre Constitution. Nous nous en tenons au Pacte Républicain de Sun-City et nous exigeons des élections transparentes, impartiales, inclusives et apaisées.
Jephté Kitsita