Il n’existe plus de justice dans la province de Maï-Ndombe. Tous les cours et tribunaux ont mis la clé sous le paillasson depuis mai 2022 suite au manque de magistrats.
D’après un avocat interrogé par 7SUR7.CD à Inongo, capitale provinciale, les quelques magistrats qui faisaient fonctionner la justice ont tous plié bagage en mai 2022 après l’agression du procureur général près la cour d’appel de cette province par un groupe de bandits.
« Ça fait presqu’une année et demi que les cours et tribunaux de Maï-Ndombe ont cessé de fonctionner. C’était juste après que le procureur général ait été molesté à Inongo par un groupe de bandits. Tous les magistrats qui étaient encore ici étaient contraints de partir car craignant pour leur sécurité », nous a raconté Fabrice Manguele, avocat au barreau de Maï-Ndombe.
Tous les dossiers judiciaires sont traités à l’auditorat militaire alors que la province n’est pas en état de siège.
« Actuellement, il n’y a qu’un seul magistrat à l’auditorat. Il s’occupe de tout, même des dossiers civils. C’est vraiment la jungle actuellement dans le Maï-Ndombe », s’est indigné l’avocat.
Alors que le pays s’approche des élections générales, Fabrice Manguele craint que le Maï-Ndombe ne connaisse le pire suite au manque des magistrats qui vont traiter les contentieux électoraux.
« Maintenant que nous sommes proches des élections, certainement il y aura des contentieux électoraux. Vu que la cour d’appel qui fait office de la cour administrative ne fonctionne pas, nous ne savons pas comment seront réglés ces contentieux. Ça craint vraiment. Cette affaire ne devrait pas concerner uniquement les ressortissants de Maï-Ndombe. Ça doit interpeller tous les congolais, en particulier les élus nationaux car leur mandat est national », a-t-il ajouté.
Avec une superficie de 127.465 km2, le Maï-Ndombe est la 6e grande province du pays sur les 26. Selon la division provinciale de la santé, le nombre d’habitants est de compte 2.159.607.
Alphonse Muderwa