RDC : Des acteurs du secteur de la santé réfléchissent sur l'augmentation du taux d'utilisation des contraceptifs modernes

Jeudi 14 septembre 2023 - 11:50
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La RDC n'a pas atteint l'objectif assigné dans le Plan stratégique 2014-2020 qui projetait une prévalence contraceptive de 19% en 2020. Ainsi, le pays qui affichait à l'échéance 2020 un taux d'utilisation des contraceptifs modernes à 15 %, s'engage à ramener cette prévalence à 25 % d'ici 2025, conformément à son Plan stratégique à vision multisectorielle de la planification familiale 2021-2025.

Pour permettre au gouvernement, à travers le ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention, ainsi que ses partenaires, d'atteindre cet objectif, le Centre de recherche Patrick Kayembe(CRPK) de l'École de  Santé publique de l'Université de Kinshasa organise, du mercredi 13 au jeudi 14 septembre 2023, un atelier à l'intention de toutes les parties prenantes. 

Ces assises visent, entre autres, à mettre en valeur les bonnes pratiques et expériences positives pouvant contribuer à atteindre les objectifs fixés dans le Plan stratégique à vision multisectorielle de la planification familiale 2021-2025, à savoir : augmenter le taux d'utilisation des contraceptifs modernes à 25%.

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Il s'agit concrètement pour les participants venus de différents horizons et différents coins du pays, de partager les bonnes pratiques et les expériences en matière de la planification familiale et de produire, in fine, un document synthèse détaillé devant aider le Programme National de Santé de la Reproduction ( PNSR) et les organisations de mise en oeuvre dans le plaidoyer pour la mobilisation des ressources. 

Dans son mot au cours de ces assises, le vice-ministre de la Santé, 
Dr Serge Emmanuel Holenn, a insisté sur l'importance de la planification familiale dans le développement d'une nation. Il a affirmé que les bonnes pratiques qui seront documentées permettront à son ministère d'améliorer l'accès, l'utilisation et la couverture des méthodes contraceptives modernes en RDC. 

"La planification familiale est une intervention clé pour le développement de notre nation. L'appropriation des interventions en planification familiale est encore timide dans notre pays.  Et sa couverture est de loin insuffisante. Il est donc important pour nous tous d'explorer toutes les pistes qui peuvent permettre d'accroître la prévalence de l'utilisation des méthodes contraceptives modernes qui ont fait leurs preuves ", a-t-il déclaré. 

Prenant la parole, la représentante du Fonds des Nations-Unies pour la Population ( UNFPA) a souligné la détermination de son institution à accompagner le gouvernement congolais dans ses objectifs d'augmenter le taux de prévalence contraceptive moderne. 

" Nous félicitons le ministre de la Santé publique pour l'investissement dans la budgétisation et le décaissement des fonds alloués à l'appui des interventions de la planification familiale et particulièrement l'achat des contraceptifs. Pour mémoire, le dernier décaissement de 2.1 millions USD a été fait en novembre 2022 et le gouvernement s'est engagé d'allouer et décaisser chaque année environ 7 millions USD pour l'achat des contraceptifs et autres médicaments de la santé maternelle qui sauvent les vies", a-t-elle indiqué. 
 

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Pour sa part, le professeur Lusamba Dikasa Paul - Samson, directeur du Centre de recherche Patrick Kayembe, a insisté sur le fait que la RDC est encore trop loin, l'avant dernier pays en Afrique centrale en matière de prévalence contraceptive moderne. 

"Si nous prenons notre sous-région de l'Afrique Centrale, en particulier ceux qui partagent de frontières avec nous, on voit que nous sommes très bas. Il n'y a qu'un seul pays qui est derrière nous. S'il n'y a pas la planification, il y a un impact négatif sur la mère. Donc, si on augmente la prévalence contraceptive moderne, on va indirectement avoir un effet de réduction sur la mortalité maternelle et une amélioration de la santé de la mère", a-t-il martelé. 

Plusieurs communications ont été faites au cours du premier jour des travaux, suivies des discussions. Dans son exposé, le professeur Pierre Akilimali, directeur de recherche du CRPK, a présenté les "données probantes ainsi que les differentes stratégies et approches mises en œuvre en RDC visant l'augmentation de la prévalence contraceptive moderne".

Notons que plusieurs intervenants en Planification familiale en RDC présentes à ces assises, ont loué cette initiative prise par le CRPK et ont suggéré que ce dernier puisse  multiplier ce genre d'occasions afin d'aiguiller les organisations de mise en œuvre, les programmes du ministère de la santé, ainsi que les bailleurs de fonds.

ODN