Dans son discours à la 78ème session ordinaire de l’assemblée nationale de l’ONU le 20 septembre 2023 à New-York, Félix Tshisekedi est notamment revenu sur le retrait de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), qu’il considère comme un sujet important pour son pays et pour la consolidation de la paix dans la région.
Après plus de deux décennies de présence en RDC, le président Tshisekedi estime qu’il est temps pour la RDC de prendre pleinement son destin en main et de devenir le principal acteur de sa propre stabilité.
« Nous sommes reconnaissants envers la communauté internationale et les Nations Unies pour leur soutien et leur partenariat, mais nous sommes également conscients que le retrait progressif de la MONUSCO est une étape nécessaire pour consolider les progrès que nous avons déjà réalisés », a-t-il dit.
Cependant, le chef de l’État Congolais a déploré que les missions de maintien de la paix déployée, sous une forme ou une autre depuis 25 ans en République Démocratique du Congo, n’aient pas réussi à faire face aux rébellions et conflits armés qui déchirent la République démocratique du Congo et la région des Grands Lacs ni à protéger les populations civiles.
« Aussi, le projet de retrait échelonné, responsable et durable de la MONUSCO, annoncé depuis 2018 et dont le plan de transition a été adopté en 2021, devient-il anachronique au regard de l’évolution des contingences politiques, sécuritaires et sociales actuelles ? Il est donc illusoire et contreproductif de continuer à s’accrocher au maintien de la MONUSCO pour restaurer la paix en République Démocratique du Congo et stabiliser celle-ci », a-t-il renchéri.
Dans la foulée, Félix Tshisekedi a fait savoir que le retrait de la MONUSCO est devenu une nécessité.
« Par ailleurs, l’accélération du retrait de la MONUSCO devient une nécessité impérieuse pour apaiser les tensions entre cette dernière et nos concitoyens. Il est temps pour mon pays d’explorer de nouveaux mécanismes de collaboration stratégique avec les Nations Unies, davantage en phase avec nos réalités actuelles. C’est pourquoi, en ma qualité de garant constitutionnel de l’intégrité territoriale, de la souveraineté et de l’indépendance de mon pays, de la bonne tenue de notre Nation ainsi que du bien-être de mes concitoyens, j’ai instruit le Gouvernement de la République d’entamer des discussions avec les autorités onusiennes pour un retrait accéléré de la MONUSCO de la République Démocratique du Congo en ramenant le début de ce retrait progressif de décembre 2024 à décembre 2023 », a-t-il indiqué.
À en croire Félix Tshisekedi, tel est le sens profond de la démarche actuelle du Gouvernement Sama Lukonde qui a adressé un courrier au Président du Conseil de Sécurité des Nations Unies en date du 1er septembre de cette année, sollicitant l’accélération du retrait de la MONUSCO.
Jephté Kitsita