L'association des exploitants forestiers artisanaux du Grand Katanga condamnent la "politisation et la marginalisation" de l'exploitation forestière artisanale dans cette entité du sud-est de la République démocratique du Congo.
Dans une déclaration faite le samedi 14 octobre 2023 à Lubumbashi et dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD ce lundi, Pythagore Monga, vice-président de l'AEFAKAT qui signe ce document regrette de constater que cela fait 6 ans que l'exploitation des bois dans le grand Katanga a été suspendue par une décision de l'ancien directeur de cabinet de l'ancien chef de l'État, Néhémie Mwilanya.
Après toutes ces années sans exploitation, l'association des exploitants forestiers précise que malgré les échanges entre tous les ministères impliqués dans cette décision, plus de 15.000 ménages souffrent à cause, poursuit-elle, de "la politisation et la marginalisation" de ce dossier.
Pythagore Monga appelle le chef de l'État, Félix Tshisekedi Tshilombo, à trouver une solution satisfaisante pour que cette classe moyenne puisse émergée.
"Ça fait 6 ans que cette mesure nous colle à la peau et nous avons vraiment des difficultés à pouvoir exporter du moment qu'on a été rétabli dans nos droits. Quand nous avons demandé au service de l'environnement au niveau de la province, sans faire appel aux services techniques, il s'est décidé de prendre en otage plus de 15.000 ménages. Pour nous les exploitants, on a vu que cette mesure n'avait pas sa raison d'être et ça ne devrait pas aussi traîné pour ne pas nous pénaliser. Et là nous avons compris que nous avons été marginalisés parce qu'il y avait eu politisation, des politiques à l'époque qui ont commencé à vouloir prendre les ONG en otage et à parler qu'ici au Katanga, nous sommes en train de décimer les forêts. Nous, membres de l'association des exploitants forestiers et exportateurs, nous savons que notre solution dépendra de notre père de la nation, le président Félix Tshisekedi qui va trouver une solution de cette mesure qui nous frappe et qui n'a pas son sens d'être", a-t-il déclaré.
De son côté, Omer Kabasele de la société civile environnementale a précisé que même au niveau international, "on n'a jamais interdit la coupe de bois". Il a souhaité que la décision de la suspension de la coupe de bois dans le grand Katanga puisse être levée pour leur permettre d'avoir les moyens pour le reboisement.
"Même au niveau international, n y a aucune nation qui interdit la coupe de bois. Même dans la lutte contre le changement climatique, la coupe de bois ou exploitation forestière n'est pas interdite. Au contraire, on encourage la durabilité de cette exploitation. Chaque année en moyenne pour les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba, il y a 10.000 hectares de forêts déboisées et déclarées. En terme de reboisement, en moyenne c'est moins de 500 hectares. C'est pour vous dire que ce n'est plus adaptée au jour d'aujourd'hui et qui favorise la destruction. Pour nous de la société civile environnementale, qui nous fait manquer les moyens pour le reboisement", a-t-il regretté.
Il est à noter que sur le plan du code forestier, maître Sabin Mande a rappelé que dans l'arrêté qui autorise l'exploitation du bois d'œuvre en RDC, cette activité y est régulée. Il a regretté de constater qu'au Katanga, la loi est violée par un communiqué du ministre de l'environnement. Ce défenseur de droit environnemental a souhaité que l'association des exploitants forestiers artisanaux grand Katanga puisse saisir la Justice "surtout qu'ils sont en ordre de paiement de dernier exercice de l'exploitation des bois".
Nos tentatives pour entrer en contact avec les ministères national et provincial de l'environnement sont restés vains.
Patient Lukusa, à Lubumbashi