La première Dame de la République Démocratique du Congo Denise Nyakeru Tshisekedi a lancé les travaux de la semaine de la mère et du nouveau-né au Centre Hospitalier Mère et Enfant dans la commune de Ngaba, ce lundi 6 novembre 2023, à Kinshasa.
Organisée par le ministère congolais de la santé publique, hygiène et prévention avec l'appui technique du Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR) et des agences onusiennes réunies autour de l’initiative H6+ pour la lutte contre les décès maternels, notamment UNFPA, ONU Femmes, UNICEF, OMS, ONUSIDA et la Banque Mondiale, la semaine de la mère et du nouveau-né se tient jusqu’au 10 novembre.
Dans son allocution, la représentante de l’UNFPA a noté que selon un rapport de l’OMS, plus de 289.000 décès maternels surviennent chaque année dans le monde, le risque de décès d'une femme en Afrique subsaharienne dû à des complications liées à la grossesse ou l'accouchement étant de 1 sur 16, contre 1 sur 2.400 dans les pays industrialisés.
« En RDC, les statistiques sont alarmantes, avec plus de 32 femmes, dont 4 qui meurent toutes les heures de causes liées à la grossesse et de complications liées à l'accouchement. Rien qu'en 2022, la RDC a signalé un total de 6.995 décès maternels, et le taux de mortalité maternelle a été estimé à 547 pour 100.000 naissances vivantes en 2020 », a-t-elle dit.
Et cet événement, a l’en croire, vient dans le but justement de lutter contre cette situation.
« La Semaine de la Mère et du Nouveau-né vise à renforcer les capacités en matière de santé sexuelle, reproductive, maternelle et néonatale à tous les niveaux, à garantir la fourniture de médicaments essentiels pour la prise en charge correcte de la mère, du nouveau-né et de l’enfant en vue de réduire les décès évitables », a-t-elle souligné.
Spécifiquement, les objectifs poursuivis par la semaine de la mère et du nouveau-né sont :
I. Mobiliser des ressources pour accélérer la mise en œuvre d’interventions à fort impact pour les mères, les nouveau-nés et les enfants ;
II. Concrétiser les engagements des pays en matière de santé maternelle, néonatale et infantile ;
III. Assurer le positionnement de la santé maternelle et néonatale dans les agendas de toutes les parties prenantes ;
IV. Soutenir l'initiative des soins de maternité gratuits ;
V. Mobiliser la communauté pour promouvoir les normes et pratiques du genre, la loi et l'équité.
Pour sa part, le ministre de la santé a, dans un premier temps, rendu hommage au président Félix Tshisekedi, pour la gratuité de la maternité, qui vient supprimer la grande barrière financière par la Couverture Santé Universelle qui, a-t-il dit, empêchait les gens d'accéder aux soins de qualité et alimentait ainsi la mortalité maternelle, néonatales, des enfants de moins de 5 ans et adolescents pour des causes évitables.
Dans la foulée, le Dr Samuel Roger Kamba a annoncé que dans le cadre de la CSU, des mécanismes ont été mis en place pour permettre la bonne prise en charge des femmes enceintes.
« Nous ne pourrons accepter voir nos femmes mourir pour donner la vie comme le montrent les statistiques (environ 4 femmes meurent chaque heure de suite de la grossesse et ses complications). Nous avons mis en place via la Couverture Santé Universelle tout le mécanisme permettant à toutes les femmes enceintes sur l'ensemble de la République et à tous les enfants à naître jusqu'à l'âge de 30 jours d'accéder aux soins de santé de qualité », a-t-il dit.
Dans le cadre de la semaine de la mère et du nouveau, plusieurs activités seront organisées, notamment une campagne d’offre gratuite des services et informations en matière de santé de la reproduction, une table ronde des bailleurs pour le plaidoyer en faveur de la mobilisation des ressources pour la santé maternelle ainsi qu’un forum des jeunes sur la santé sexuelle et reproductive.
Pour marquer le début de ce programme, la première dame de la RDC a remis des prix et d’autres biens matériels aux sage-femmes ainsi qu’aux femmes présentes à cette cérémonie.
Christian Dimanyayi