Ituri : un acteur politique déplore le "non-respect" de l'allègement de l'état de siège

Vendredi 5 avril 2024 - 16:43
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L'allègement progressif de l'état de siège en vigueur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu, tel que décidé par le chef de l'État congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, à l'issue de la table ronde sur cette mesure exceptionnelle, n'est pas respecté en Ituri, déplore Angunizu Manikani Georges, acteur politique et responsable de la fondation portant son nom.

Il évoque notamment le fait que des animateurs de ce régime spécial dans certaines zones n'étant pas sous menace des groupes armés, ne sont toujours pas remplacés par des civils; mais aussi une augmentation de l'intervention des militaires dans les dossiers civils.

"La présence des militaire est accrue, l'intervention des militaires sur les dossiers civils a été augmentée, les bavures policières, depuis l'instauration de l'état de siège jusqu'à présent, je ne constate pas de changement. La souffrance de la population n'a pas changé. D'après moi, l'allègement de l'état de siège, c'est effectivement renvoyer ces militaires dans les camps ou dans les zones où l'insécurité persiste et les remplacer par des civils. Que la vie redevienne à la normale", a-t-il dit dans une communication à la presse, ce jeudi 4 avril 2024.

Ce candidat à la députation nationale en territoire d'Aru (du parti politique APOCM), lors des élections du 23 décembre 2023, déplore également la "multiplicité" des barrières sur des routes où des passants payent de l'argent, en territoire d'Aru.

"Depuis l'instauration de l'état de siège à ce jour, les barrières où l'on demandait à la population de payer les droits de passage, et les péages route à l'improviste se multiplient, je vous parle seulement du territoire d'Aru, que dire des autres parties où l'insécurité persiste? Vous allez voir avec moi qu'à Aru, il n'y a pas de groupes armés, il n'y a aucune tribu qui a pris les armes pour se défendre. Comment justifier la présence accrue des militaires et des barrières lacustres qui demandent aux passants de payer les droits de passage?", s'est-il interrogé.

Pour rappel, c'est au mois d'octobre 2022 que le chef de l'Etat congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a annoncé l'allègement progressif de cette mesure exceptionnelle qui devra aboutir à sa levée, ceci en vue de remettre le pouvoir aux civils en Ituri et au Nord-Kivu où les militaires sont aux affaires depuis près de 3 ans.

Séraphin Banangana depuis Bunia