La ville de Kinshasa, en République démocratique du Congo, abrite le deuxième sommet des aînés d’Afrique et de ses diasporas (SIAAD 2024). Organisées par le Réseau international francophone des aînés (s) (RIFA), ces assises ont été ouvertes, ce samedi, dans la capitale congolaise, par la présidente du RIFA-RDC.
Dans son mot, Marie-Thérèse Chirishungu Pay-Pay a rappelé que ce sommet a été initié pendant la période de COVID-19 durant laquelle les personnes de troisième âge étaient les victimes privilégiées.
« La tenue de ces sommets a été initiée lors de la pandémie de COVID-19, car, comme vous le savez, les personnes du troisième âge en avaient été les victimes privilégiées. Notre décision a été renforcée par la mise en place par l'OMS de la décennie du vieillissement en bonne santé (2021-2030). Dès lors, il nous est apparu la nécessité d'initier une vraie réflexion portée par, pour et avec les aînés africains et leurs diasporas, pour des réponses appropriées », a-t-elle fait savoir.
Selon elle, l’objectif est de sensibiliser et de mettre en œuvre des campagnes de plaidoyer afin que la problématique des personnes de troisième âge soit placée au cœur des préoccupations des institutions, des gouvernements et des organisations non gouvernementales.
« Ces sommets ont pour objectif principal de sensibiliser et de mettre en œuvre des campagnes de plaidoyer auprès des gouvernements, des institutions internationales gouvernementales et non gouvernementales de même que régionales concernées afin que cette problématique soit placée au cœur de leurs préoccupations et priorités », a souligné Marie-Thérèse Chirishungu Pay-Pay.
Pour cette édition, a précisé la présidente du RIFA, la situation des personnes âgées en situation de conflit a été ajoutée à l'agenda, compte tenu de la situation socio-politique et d'insécurité qui prévaut ici et plus particulièrement dans le Kivu occupé depuis 1994 ainsi que dans d'autres coins du continent. À l’en croire, le SIAAD 2024, par la participation et l'implication des membres du RIFA, examinera les initiatives congolaises mettant en œuvre l'article 126 de la constitution de la RDC de 2006, en son point 16, lequel article porte les fondements d'une loi relative aux principes fondamentaux de protection des groupes vulnérables.
Pour sa part, la représentante du RIFA international, Ndèye Marie Fall, a épinglé les relations intergénérationnelles qui doivent exister entre les jeunes et vieux.
« Le tissu social a été complètement distendu et abîmé. C'est ça le rôle de ce sommet, c'est pour montrer que le tissu est totalement distendu à l'heure actuelle et qu'entre générations, on devrait parler relations inter-générationnelles, reconstruire ce tissu-là, savoir que nous ne sommes pas en concurrence, en rivalité jeunes contre vieux, mais que nous sommes en complémentarité. Parce que nous avons été jeunes, et vous, les jeunes, deviendrez vieux. Et ce que nous faisons aujourd'hui, ce n'est pas nous qui allons cueillir les fruits, mais c'est vous qui allez en bénéficier », a-t-elle soutenu.
L’ouverture de ce sommet, qui va se clôturer le 1er juin prochain, a connu la participation de plusieurs personnalités politiques, notamment le ministre de la Recherche scientifique, Gilbert Kabanda.
Lancé en 2022, le SIAAD se tient tous les deux ans en alternance. Il a pour thème central : « Notre patrimoine, mémoire du futur », traduit dans des langues africaines. La prochaine édition aura lieu à Ouagadougou, au Burkina Faso, en mai 2026.
Prince MAYIRO