Vital Kamerhe à l’UNIKIN : « Il ne peut y avoir de leadership de qualité sans bonne gouvernance »

Jeudi 20 juin 2024 - 21:51
Image
Droits tiers

Le professeur Vital Kamerhe a animé une conférence débat ce 20 juin 2024 à l'Université de Kinshasa (UNIKIN) autour de la problématique du développement économique de la RDC.

Dans son exposé introductif, Vital Kamhere a étayé dans son exposé plusieurs causes du sous-développement de la RDC en s'invitant à un débat d'idées entre panélistes (panel composé des ministres, doctorants et professeurs) pour trouver un modèle économique adapté à la situation de la RDC.

Selon lui, la RDC doit sortir d'un modèle colonial basé sur une économie extractive pour réussir le pari de son développement.

Autres causes du sous-développement de la RDC, le professeur Kamerhe cite aussi l'absence quasi-totale de la production agricole, l'absence des routes d'interconnexion de différents coins du pays de la RDC, la guerre dans l'Est et la faiblesse de la justice ainsi que la bonne gouvernance.

Première réaction à l'exposé de Kamerhe, celle du professeur Matata Ponyo. L'ancien premier-ministre a subordonné toutes les causes épinglées par son collègue à l'antériorité du déficit des institutions et le leadership de qualité.

En réponse, Vital Kamhere a fait remarquer à son co-débateur la similitude entre le concept "Leadership" et "bonne gouvernance".

Il estime qu'il ne peut y avoir de leadership de qualité sans une bonne gouvernance.

Ainsi, cet ancien vice premier-ministre de l'Economie pense que le système économique de la RDC hérité de l'époque coloniale ne peut servir au développement de ce pays peu importe la vision ou le leadership.

« J'ai dit que ceux qui parlent de la malédiction des ressources naturelles ont menti parce que le même Congo avec un bon système de production a fait ses preuves à l'époque. Malheureusement, le modèle de Léopold II ou le modèle  colonial ne sont plus des modèles à reproduire. Voilà pourquoi le but de cette conférence, nous devons faire une véritable révolution... J'ai aussi dit que pour y arriver, il faut des préalables, j'ai parlé de la gouvernance. Sauf que le professeur Matata dissocie le leadership de la gouvernance. Mais moi je pense qu'il ne peut y avoir de bonne gouvernance sans leadership de qualité ! Je crois avoir dit ici qu'il est temps que le savoir et le savoir-faire (la science, ndlr), comme me le disait le recteur dans son bureau, soient connectés aux dirigeants congolais qui sont apparemment en déficit en cette matière », s'est expliqué Vital Kamhere.

Vital Kamerhe espère voir la concrétisation de la vision du président Tshisekedi concernant la revenge du sol sur le sous-sol à travers la production agricole notamment.

« Voilà pourquoi dans l'agenda de transformation agricole du président de la République, il y aura des assignations par province. Est-ce qu'il est impossible aujourd'hui de demander au grand Katanga et au grand Kasaï de damer l'argent, tracer des routes et on dit produisez-nous pour 300 milles hectares ? parce que ça existe là bas. Est-ce qu'on va dépendre encore de l'Afrique du Sud ou de la Zambie ? Ça sera l'inverse parce que nous avons des avantages comparatifs certains. Les terres du Kasaï par exemple sont meilleures puisque plus on descend, plus on tend vers le désert de Kalahari. Est-ce que c'est compliqué pour produire le riz de Bumba, du Maniema ou de la Province orientale même l'interland de Kinshasa à partir de Kingabwa jusqu'à Mongata ? », s'est interrogé le professeur associé Kamhere.

Notons que cette conférence a bénéficié de la présence de plusieurs autres personnalités politiques et académiques dont des professeurs, les ministres du Portefeuille Jean-Lucien Bussa, du Commerce Extérieur Julien Paluku et des doctorants parmi lesquels Muhindo Nzangi.

MD