Un 26ᵉ prévenu s'est ajouté dans le procès contre les membres du mouvement terroriste Alliance Fleuve Congo devant la Cour militaire de Kinshasa/Gombe. Il s'agit d'un certain colonel Vianney Kazarama, ancien porte-parole du M23, poursuivi pour crime de guerre.
Dès l'ouverture de l'audience de ce lundi 29 juillet 2024, le ministère public a sollicité la jonction du dossier de ce prévenu à ceux de 25 autres prévenus en instruction au regard de la connexité des faits. Après s'être retirée, la Cour a rendu un arrêt avant dire droit dans lequel elle a ordonné la jonction.
"La Cour militaire de Kinshasa/Gombe, à la majorité des voix des membres de la composition, au scrutin secret, le ministère public entendu en son avis, vu la Constitution de la RDC, vu la Loi numéro 023/2024 du 18 novembre 2022 portant code judiciaire militaire, vu la loi 024/2002 portant code pénal militaire, vu le Code pénal congolais, disant droit, la Cour dit recevoir la requête verbale du ministère public, sollicitant la jonction de deux causes sous RP440/441 pour connexité des faits. Ordonne la jonction de toutes les deux affaires enroulées sous le RP440/441/2024. Ordonne la poursuite de l'instruction au fond", a lu le premier président de la Cour militaire.
Selon la décision de renvoi lue par le greffier, le colonel Kazarama est poursuivi pour plusieurs faits commis au cours de l'année 2024 dans la province du Nord-Kivu.
Le premier est l'attaque du site des déplacés de Lushagala, à Goma, le 6 mai 2024, ayant causé la mort à 31 personnes, 4 personnes grièvement blessées et 21 personnes qui ont eu la vie sauve grâce à la prise en charge médicale.
L'ancien porte-parole du M23 est aussi poursuivi pour torture du président de l'ONG RECOP à Bambo centre, dans le territoire de Rusturu, le 9 février 2024.
Selon le contrat judiciaire, les 9 et 18 février ainsi que les 13 et 15 mars 2024, à Katsiru, territoire de Rutshuru, le colonel Kazarama a enlevé 7 hommes et violé 2 femmes et 2 jeunes filles.
Il est aussi accusé d'avoir torturé trois hommes ce même 18 février à Ngangi dans le même territoire. Selon le ministère public, le colonel Kazarama a aussi violé 3 femmes qui revenaient du champ le 16 mars 2024 à Singa, territoire de Rutshuru.
Le 23 mars 2024, il a torturé 3 hommes et tué un homme par balle à Kibanda, territoire de Rutshuru. Le 30 mars, le colonel Kazarama a brûlé vif 6 hommes à Kiringa, dans le même territoire.
En date du 12 et 19 février 2024, renseigne la décision de renvoi, le colonel Kazarama a tué 2 hommes à Sake, territoire de Masisi. Le 23 mars, il a violé 2 femmes qui revenaient du champ à Mpati, dans le même territoire.
Le colonel Kazarama est aussi accusé d'avoir torturé plusieurs hommes à Kaubiro. Il a blessé 4 hommes à Kitshabga, les 17 et 18 février, et tué un homme le 18 février à Rugarama.
Le colonel Vianney Kazarama est aussi reproché par le ministère public d'avoir violé 4 femmes qui revenaient du champ les 19 et 20 mars 2024 à Singa et Kibarizo, blessé une personne le 16 mars à Misinga et torturé un directeur d'ecole le 23 mars à Busoro.
ODN