Choléra : plus de 2.000 cas notifiés depuis janvier au Haut-Katanga

Vendredi 6 décembre 2024 - 13:50
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Depuis le début de l'année 2024, le Haut-Katanga fait face à une recrudescence alarmante de l'épidémie de choléra avec au total, 2.179 cas enregistrés, notamment dans les zones de santé de Kenya et Lukafu dans la ville de Lubumbashi.

Médecins sans frontières (MSF) l'a dit dans son bulletin rendu public le jeudi 05 décembre 2024 et dont une copie est parvenue ce vendredi à 7SUR7.CD. Près de 700 patients de choléra ont été soignés pour cette nouvelle flambée, soit 384 à la Kenya et 304 à Lukafu.

Selon Milena Bretou, coordinatrice du projet URGEPI pour Médecins sans frontières (MSF) dans le Grand Katanga, le Haut-Katanga a connu cette épidémie depuis fin 2023. Ce qui fait que le nombre est au-delà même de 3.000 cas. Cette flambée a été aggravée par plusieurs facteurs tout au long de l’année.

La saison des pluies, traditionnellement propice à la prolifération du choléra, a été précédée par une sécheresse sévère qui a rendu l’accès à l’eau encore plus difficile. Cette pénurie a contraint les populations locales à recourir à des sources d’eau potentiellement contaminées.

"Le choléra dans le Haut-Katanga est en fait la suite d'une épidémie qui a commencé dès la fin 2023. Actuellement, nous en sommes à plus de 3.000 cas en 2024. Une sécheresse qui a touché la région augmentant les difficultés d'accès à l'eau, une précarité et un manque d'accès aux soins dans les différentes zones de santé", a-t-elle expliqué au téléphone de 7SUR7.CD.

Dans la zone de santé de Lukafu, la situation est également compliquée par la présence de nombreuses fermes agricoles qui consomment une grande part des ressources en eau, réduisant ainsi l’accès pour les populations locales. Milena Bretou a précisé aussi que le choléra a touché plusieurs zones de santé du Haut-Katanga, notamment : Kenya qui est le Centre de traitement du choléra (CTC) et Lukafu.

D'autres cas sont notifiés dans les aires de santé de Kisanga avec 47; Katuba avec 26 cas ; et Kampemba avec 34 cas ; et Mubunda avec 22 cas dans cette semaine 48.

Face à cette situation, MSF rappelle les mesures essentielles à adopter pour limiter la propagation de la maladie :

- Se laver les mains régulièrement, notamment avant de préparer les repas et après être allé aux toilettes ;
- Bien cuire les aliments pour éliminer les bactéries et agents pathogènes ;
- Consommer de l’eau potable ou traiter l’eau avant consommation ;
- En cas de diarrhée, il est crucial de se rendre immédiatement dans le centre de santé le plus proche pour recevoir un traitement adéquat.

Cette épidémie met en lumière la précarité des systèmes d’accès à l’eau et des soins dans certaines régions du Haut-Katanga. Investir dans des infrastructures durables et renforcer la sensibilisation des populations à l’hygiène sont des étapes essentielles pour prévenir de futures flambées, a souhaité la société civile locale.

Patient Lukusa, à Lubumbashi