Entonnement de l’hymne de l’UDPS lors du Congrès : Delly Sessanga redoute l’émergence d’un parti-État

Lundi 16 décembre 2024 - 16:27
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L’entonnement de l’hymne du parti présidentiel, l’UDPS, lors du discours sur l'état de la nation prononcé par le président de la République devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès le mercredi 11 décembre 2024, suscite des inquiétudes chez Delly Sessanga, président du parti politique ENVOL et membre de la coalition « Sursaut national ».

Pour cet ancien député national, l’imposition de l’hymne de l’UDPS à la place de l’hymne national pendant cette cérémonie marque un tournant préoccupant vers l’établissement d’un parti-État.

« Au lieu qu’ils entonnent l’hymne national, c’est l’hymne d’un parti politique qui a été chanté. Ce qui est écœurant, c’est de voir le président de la République, les membres des bureaux de deux chambres du Parlement, les députés et les sénateurs debout comme des militaires en train de chanter l’hymne d’un parti politique en lieu et place de l’hymne national en plein congrès », a-t-il dénoncé lors du meeting organisé à Kinshasa le samedi 14 décembre.

Il estime que le peuple congolais doit se mobiliser pour contrer toute tentative de révision ou de modification de la constitution qui pourrait permettre à l’UDPS de consolider son pouvoir. Sans cela, prévient-il, nous risquons de devenir des esclaves.

« Si nous les laissons changer la constitution, nous allons devenir leurs esclaves. Ils nous obligeront à chanter leur hymne en lieu et place de l’hymne national. Nous serons pratiquement dans un parti-État comme du temps de Mobutu. C’est ce que veut Tshisekedi », a ajouté Delly Sessanga.

Alors que le président de la République s'apprêtait à prendre la parole dans ce congrès, les militants de l'UDPS ont commencé à chanter l’hymne de leur parti. Pendant ce temps, le chef de l’État, les membres des bureaux de deux chambres du Parlement, les députés nationaux et sénateurs, les membres du gouvernement, ceux du Conseil supérieur de la magistrature, ainsi que des généraux de l’armée et d’autres invités étaient tous, à cette occasion, debout.

Alphonse Muderwa