La Commission d'intégrité et médiation électorale (CIME) recommande au Président Félix Tshisekedi d'initier des consultations avec les forces politiques et sociales de la République démocratique du Congo avant de mettre en place la commission chargée d'examiner l'opportunité d'une réforme constitutionnelle.
Ou, suggère-t-elle, d'assigner ces consultations comme première mission de cette commission qu'il envisage de mettre en place.
C'est l'essentiel d'une communication lue ce mercredi 8 janvier 2025 par Idryss Katenga Mulowa, président de cette structure de la société civile.
« La Cime recommande au Chef de l’État d’envisager dans la mesure du possible des consultations avec les forces politiques et sociales avant de mettre en place la Commission qui sera chargée de réfléchir sur la réforme constitutionnelle ou, tout au moins, d’assigner ces consultations qui doivent être nationales et les plus inclusives possibles, comme première mission de la Commission à créer » a-t-il lu.
La CIME justifie sa suggestion par « les tensions politiques » qu'elle a constatées ces derniers jours au sein de la classe politique congolaise.
« Le débat politique est pollué par les extrémismes de tout bord, la propension à se lancer des défis les uns aux autres alors que l’altérité est aujourd’hui synonyme de l’animosité. Le débat sur la reforme constitutionnelle ajoute son lot de tension avec d’un côté, ses partisans qui ont longtemps hésité entre la révision et le changement intégral de la loi fondamentale et laissé certains acteurs sans aucune maitrise de la question s’y inviter avec des arguments parfois hasardeux.
De l’autre côté, se rangent des opposants à la réforme qui, tout en reconnaissant la constitutionnalité de la révision constitutionnelle, en rejette la moindre possibilité avec des arguments à la limite d’un procès d’intention aux autorités soupçonnées de chercher à se maintenir au pouvoir », regrette la CIME.
En abordant ces tensions alimentées par la question des réformes constitutionnelles, la CIME n'a pas passé sous silence la contribution des scientifiques dans cette situation.
« Les personnes de référence, scientifiques et constitutionnalistes de renom, sont dans le reniement des orthodoxies qu’ils ont professées de manière péremptoire il y a quelque temps, semant le doute dans les esprits de certains qui voudraient encore croire que la science, comme la fille de César, ne devrait être soupçonnée. Ce qui enlève à l’opinion des repères pour forger ses convictions et la livre à la merci des opportunistes et des manipulateurs de tous bords», a-t-on conclu.
Pour rappel, c'est depuis mai 2014 que des dirigeants de diverses religions de Kinshasa ont mis sur pied le 11 mai 2014 la CIME. Cette commission a pour but d’accompagner le processus électoral à travers la prévention, la gestion et la médiation des conflits liés aux élections.
Elle est composée de 16 membres, représentant les principales religions présentes à Kinshasa, notamment le christianisme et l’islam. Elle se charge entre autres d’organiser des sessions de sensibilisation, de conscientisation et de formation de la population, afin de lui permettre de jouer activement son rôle dans un processus électoral sain et responsable.
MD