À l'initiative de l'Asbl Centre national d'appui au développement et à la participation populaire (CENADEP), des jeunes issus de plusieurs mouvements citoyens se sont réunis , ce jeudi 9 janvier 2025, à Kinshasa pour discuter sur une probable modification ou changement de la constitution, un sujet actuellement au cœur de l’actualité dans le pays.
Ces jeunes estiment que certaines dispositions de la constitution méritent d'être révisées, mais ils considèrent que l’opportunité ne s’y prête pas actuellement.
« Il vaut mieux se concentrer à mettre fin à la guerre et à rassembler des énergies pour le développement du pays », ont-ils affirmé dans un communiqué à l'issue de leurs échanges.
Dans l'éventualité d'une modification constitutionnelle, qui interviendrait après la guerre, ces jeunes souhaitent que l'article 10 soit modifié pour permettre la double nationalité, que le Sénat soit supprimé en raison de son coût élevé, que l'élection présidentielle à deux tours soit rétablie et que l'anglais soit adopté comme l'une des langues officielles.
Cependant, ils s'opposent fermement à toute tentative de changement de la constitution.
Selon eux, le changement pourrait entraîner « la concentration du pouvoir entre les mains d'une seule personne, le président de la République, et toutes les institutions lui seront subordonnées ».
Ces membres des mouvements citoyens estiment donc que les articles verrouillés de la constitution doivent rester intouchés, notamment l'article 220 qui stipule que:
« la forme républicaine de l’État, le principe du suffrage universel, la forme représentative du gouvernement, le nombre et la durée des mandats du président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical, ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle. Est formellement interdite toute révision constitutionnelle ayant pour objet ou pour effet de réduire les droits et libertés de la personne ou de réduire les prérogatives des provinces et des entités territoriales décentralisées ».
En ce qui concerne l'article 217, dont le président de la République a récemment déclaré qu’il « hypothèque la souveraineté nationale », ces jeunes estiment qu'il « ne pose aucun problème, car c'est la conséquence logique de la ratification par la RDC des accords et traités internationaux. C'est de la manipulation pure et simple ».
Cette matinée d'échanges fait suite à un atelier organisé en mai 2024 par le CENADEP. Lors de ces travaux, des jeunes mandatés par le Conseil national de la jeunesse, des mouvements citoyens, des partis politiques et d'autres organisations avaient recommandé, entre autres, la révision de la loi électorale pour mettre fin au cumul des mandats et préciser le délai réel de publication des résultats; le renforcement des sanctions à l'encontre des agents et membres de la CENI coupables de violations des lois électorales ainsi le renforcement de l'audit financier de la CENI.
Bienfait Luganywa