
La rigueur et la discipline sont des principes fondamentaux pour assurer une gouvernance efficace. Le gouverneur du Tanganyika, Christian Kitungwa Muteba, vient une nouvelle fois de le démontrer en exigeant la démission du ministre provincial des Transports, de l’Environnement, de la Communication et porte-parole du gouvernement, Joseph Barnabé Kalonda Kantala.
Ce dernier a été sommé de quitter ses fonctions après avoir publiquement violé le devoir de réserve imposé aux membres de l’exécutif provincial.
Un ministre qui outrepasse ses fonctions
Le 14 mars 2025, lors d’un point de presse tenu au siège de la DGN (Dynamique Guylain Nyembo) à Kalemie, Joseph Barnabé Kantala a tenu des propos ambigus, à peine voilés, contre le gouvernement provincial.
« Je lance un avertissement, le dernier, qui jetterait l'opprobre sur la province du Tanganyika. Nous n'accepterons pas que qui ce soit se permette de porter des accusations contre certains notables du Tanganyika », a-t-il lancé.
Une déclaration qui a immédiatement suscité l’indignation.
Ces propos, assimilables à une mise en garde à peine déguisée, trahissent une posture d’opposition au sein même du gouvernement provincial. Une attitude inacceptable pour un membre de l’exécutif, dont la mission première est de travailler aux côtés du gouverneur en parfaite solidarité pour l’intérêt général et le développement du Tanganyika.
Une exigence du gouverneur Kitungwa
Face à cette situation, le gouverneur Christian Kitungwa Muteba n’a pas tergiversé : il a exigé la démission immédiate de Kantala, estimant qu’un ministre ne peut se permettre d’alimenter des tensions politiques alors que la province traverse une période cruciale. « L’heure est au travail, pas aux intrigues. Toute action qui sape l’unité du gouvernement provincial est une entrave à la mission qui nous a été confiée par la population », confie un soutien du gouverneur.
À la demande expresse du gouverneur, Joseph Barnabé Kantala a fini par présenter sa démission, une décision perçue comme une mise au pas nécessaire au sein du gouvernement provincial. « La loyauté et la cohésion sont essentielles pour mener à bien les réformes en cours », souligne un cadre de l’administration provinciale.
Une tentative de déstabilisation orchestrée ?
Loin d’être un simple incident isolé, cet épisode s’inscrit dans un contexte plus large de tensions politiques. Élu député provincial en décembre 2023 sous l’étiquette de l’AABG (Actions Audibles pour la Bonne Gouvernance), le regroupement politique de Guylain Nyembo, Joseph Barnabé Kantala est un proche, d’aucuns disent « l’homme-lige », de l’ex-directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, Guylain Nyembo, soupçonné de vouloir déstabiliser le gouvernement provicial. Ces dernières semaines, plusieurs députés provinciaux ont été approchés pour évaluer la faisabilité d’une motion de censure destinée à renverser l’actuelle gouvernement provincial.
Cette cabale intervient alors même que le Tanganyika est confronté à une menace sécuritaire majeure, avec la présence du groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, aux portes de la province voisine du Sud-Kivu. « Le gouverneur est à pied d’œuvre pour sécuriser la province et accélérer son développement. Ceux qui tentent de le freiner par des jeux politiques irresponsables nuisent à la population avant tout », souligne un analyste politique local.
Un gouverneur déterminé à poursuivre ses réformes
Malgré ces tentatives de déstabilisation, Christian Kitungwa Muteba reste déterminé à poursuivre son programme de modernisation. Son action volontariste et sa gestion rigoureuse lui valent un large soutien populaire. En mettant fin aux dérives de Joseph Barnabé Kantala, il envoie un message clair : aucun membre de son gouvernement ne pourra jouer un double jeu sans en payer le prix.
« Notre priorité est de transformer le Tanganyika, d’apporter des solutions aux défis sécuritaires et économiques. Ceux qui veulent nous distraire n’y parviendront pas », martèle un député national, élu de la province.
« L’heure est au travail, pas aux querelles politiciennes, a fortiori dans le contexte actuel », insiste-t-il.
Tribune d’Alphonse Muderwa