
Le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a, au cours d'un briefing de presse coanimé ce mercredi 26 mars 2025 à Kinshasa avec son collègue de la Formation professionnelle, Marc Ekila, répliqué aux propos tenus par Ronny Jackson, membre républicain du Congrès américain pour le Texas, sur la situation sécuritaire et l'exploitation illégale des minerais en RDC.
Dans sa réaction devant les professionnels des médias, le porte-parole du gouvernement, Suminwa, a expliqué que ce que le congressiste américain a dit sur la situation en RDC relève de ses opinions personnelles et n'engage en rien le gouvernement des États-Unis d'Amérique.
« Ce que Ronny Jackson a dit relève de ses opinions personnelles. Ce qu'il a dit n'engage nullement le gouvernement américain. Nous avons à plusieurs reprises des discussions, que ce soit au niveau de la Maison Blanche ou du Département d'État. Il n'a jamais été question, d'aucune manière, de penser qu'on pouvait remettre en question ou faire un quelconque débat sur les limites frontalières ou territoriales de la RDC », a répondu Patrick Muyaya aux critiques du républicain américain lors d'un briefing de presse sur les réformes sectorielles et la formation gratuite au profit des dépendants des militaires et policiers.
Par ailleurs, Patrick Muyaya a rappelé que les discussions entre la RDC et les États-Unis portent sur des sujets variés, notamment la coopération sécuritaire et économique. Il a également souligné que le gouvernement américain soutient l’intégrité territoriale de la RDC et condamne le pillage des minerais congolais.
« Pour preuve, regardez le premier appel en janvier entre le secrétaire d'État américain et le président de la République, Tshisekedi. On parle de la souveraineté de la RDC, et vous avez suivi que le même gouvernement américain a pris des sanctions contre James Kabarebe, qui est ministre d'État au Rwanda, considéré comme l'architecte de la guerre dans l'Est. La position de Ronny Jackson n'engage en rien le gouvernement américain, avec qui nous sommes en discussion sur des sujets variés. J'ai aussi vu qu'on parle des minerais. On vous a déjà démontré ici que la question pour laquelle on nous fait la guerre dans l'Est, c'est parce que nous voulons justement améliorer la gouvernance et apporter la transparence. Nous n'avons jamais dit que tout était parfait. Regardez depuis combien de temps cette violence persiste dans cette partie du pays ; ce n'est pas depuis l'arrivée aux responsabilités du président Tshisekedi… », a-t-il déclaré.
De retour aux États-Unis après une tournée qu’il a effectuée récemment en Afrique centrale, le parlementaire républicain américain, annoncé comme l'envoyé spécial du président américain Donald Trump en RDC par la présidence congolaise, avait déclaré devant la sous-commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants pour l'Afrique du Congrès des États-Unis d'Amérique que l’Est de la RDC est devenu, selon lui, une zone « totalement non gouvernée », où les autorités de Kinshasa « n’ont plus les moyens de contrôler la situation ».
Il avait également évoqué le problème de l'intégrité territoriale de la RDC, en affirmant que certaines personnes dans l'Est ne sont pas reconnues comme des citoyens congolais, en partie parce que c'était le Rwanda avant le redécoupage des frontières.
Raphaël Kwazi