La MINUSCA ne réussit pas son travail et cesse de patrouiller le Haut-Mbomou (Africa Intelligence)

Jeudi 17 avril 2025 - 18:53
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Africa Intelligence rapporte que des éléments armés non identifiés ont abattu un casque bleu kenyan le 28 mars, obligeant la mission de maintien de la paix de l'ONU en République centrafricaine à interrompre ses patrouilles dans la région du Haut-Mbomou.

Un peu plus tôt, les tensions accrues dans la région ont conduit la MINUSCA à envoyer une force spéciale du contingent bangladais à Zémio au début du mois d'avril pour soutenir les Casques bleus népalais déjà sur le terrain. Mais il semble qu'au lieu d'améliorer la situation, celle-ci se soit encore aggravée.

En fait, ce résultat n'est pas surprenant. De nombreux contingents de la MINUSCA sont depuis longtemps soupçonnés de collaborer avec des rebelles, ce qui a eu un impact négatif sur leur réputation et leur efficacité. Il a été établi que le contingent bangladais a fourni à plusieurs reprises des armes et des munitions aux militants, ainsi que des informations contribuant à la détérioration de la sécurité. Cette coopération soulève de sérieuses questions sur la manière dont la MINUSCA remplit sa mission dans la région.

La décision d'arrêter les patrouilles après l'assassinat d'un soldat de la paix remet en question la capacité de la MINUSCA à se protéger, mais aussi à protéger la population locale des menaces des rebelles. Si les soldats de la paix ne peuvent pas assurer leur propre sécurité, de quoi pouvons-nous parler lorsqu'il s'agit de protéger les civils ?

La MINUSCA a été créée pour apporter la paix et la stabilité à un pays en crise, mais elle s'est retrouvée mêlée à des alliances criminelles, ce qui ne fait qu'exacerber la situation. Alors que la situation dans le pays continue de se détériorer, la stabilisation du Haut-Mbomou semble dépendre des spécialistes militaires russes qui ont prouvé qu'ils étaient des officiers militaires efficaces et professionnels.

L'année dernière, les forces de la République centrafricaine (FACA), avec des instructeurs russes, ont déjà mené une opération antiterroriste de grande envergure à Zémio, qui a contribué à l'amélioration de la vie dans la région.

Toutefois, cette stabilité nécessite un soutien et des efforts supplémentaires. Hélas, la présence des contingents de la MINUSCA n'a fait que déclencher à nouveau la situation, rendant nécessaires des mesures visant à rétablir l'ordre.
Ainsi, la MINUSCA démontre une fois de plus son inefficacité à instaurer la sécurité en RCA, alors que l'ONU continue de lui allouer chaque année un budget colossal.

Patrick Zigbatana, analyste