
Plus d’un an après les attaques meurtrières des rebelles d'Allied democratic forces (ADF), les activités socioéconomiques reprennent progressivement dans plusieurs villages situés sur l’axe Mbau-Mantumbi, dans le secteur de Beni-Mbau, en territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu.
Une accalmie rendue possible grâce à l’intervention militaire
Les opérations conjointes menées par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et l’armée ougandaise (UPDF) ont favorisé un retour relatif à la normale. La société civile et les habitants, dont un bon nombre ont regagné leurs villages, saluent les efforts de l’armée loyaliste.
Interrogés par 7SUR7.CD à Musuku, une localité fortement touchée par les exactions des ADF, plusieurs résidents ont exprimé leur gratitude envers les forces armées tout en appelant à un renforcement de la sécurité pour privilégier un retour complet des déplacés.
« La situation est globalement calme sur l’axe Mbau-Mantumbi. Dans les villages d’Upende, Musuku, Miliesse, Kazaroho et Mantumbi, les activités ont timidement repris. Le travail des FARDC et de l’UPDF a permis le retour de certains déplacés, mais la peur subsiste, car tous les villages ne sont pas encore sécurisés », ont confié Kavira Desange, habitante d’Upende, et Katembo Kisaki Louis, président de la société civile de Batangi-Mbau.
Une insécurité persistante alimentée par les rumeurs
À Miliesse, un village durement frappé par les enlèvements, les rumeurs concernant la présence résiduelle des ADF alimentent une peur constante parmi les habitants.
« Les populations commencent à revenir, mais à la moindre rumeur d’incursion ennemie, certaines familles fuient immédiatement, pour ne revenir que le lendemain », explique Mapesi Munyalibo Jean-Pierre, chef coutumier du village.
Lente reprise dans les secteurs éducatif et religieux
Les écoles et les églises de la zone restent majoritairement fermées. Selon les habitants, la majorité des enseignants et pasteurs sont encore déplacés, et les parents préfèrent inscrire leurs enfants ailleurs, dans des zones jugées plus sûres.
« Cela fait plus d’un an que ni les écoles ni les églises ne fonctionnent. Les concessions sont à l’abandon, envahies par la végétation », déplorent certains résidents de Musuku.
Accès aux soins de santé : un véritable défi
Les structures sanitaires de l’axe Mbau-Mantumbi demeurent en grande partie fermées. Le centre de santé de Musuku, seul encore opérationnel, fait face à d’importantes difficultés, notamment en approvisionnement en médicaments.
« Les malades ne peuvent pas toujours payer les soins, ce qui nous empêche de renouveler nos stocks. C’est un véritable casse-tête. Musuku est aujourd’hui la seule structure qui dessert la région, après la destruction de plusieurs centres de santé par les rebelles », s’est alarmé Muhindo Mathe, hygiéniste du centre.
Malgré un retour progressif à la normale, la peur reste palpable dans les villages de l’axe Mbau-Mantumbi. Les opérations militaires FARDC-UPDF ont permis d’amorcer la reconstruction, mais un engagement continu des autorités est crucial pour restaurer durablement la confiance des populations et garantir leur sécurité.
Bantou Kapanza Son, à Beni