Lors de la 44e réunion ordinaire du Conseil des ministres, tenue le vendredi 23 mai 2025 sous la présidence de Félix Antoine Tshisekedi, Président de la République Démocratique du Congo, le Ministre de l’Industrie et du Développement des Petites et Moyennes Entreprises, Louis Watum Kabamba, a présenté quatre projets de décret d’importance stratégique. Adoptés à l’unanimité, ces textes ont marqué un tournant décisif dans l’édification de lécosystème entrepreneurial « structuré, innovant et inclusif » en RDC.
Les quatre décrets visent, d'après le service de communication du ministère de l'industrie et du développement des PEM, à favoriser l’émergence des startups, structurer l’accompagnement entrepreneurial et dynamiser le secteur de l’artisanat, en misant sur une approche cohérente, institutionnalisée et durable. Parmi les quatre projets proposés et adoptés au conseil des ministres, il y a :
° Des avantages ciblés pour les startups et les entrepreneurs incubés : Le décret sur les modalités d’octroi des avantages aux startups labellisées et aux entrepreneurs incubés instaure un ensemble de mesures incitatives inédites (Allègements douaniers, fiscaux et parafiscaux ; Incitations pour les grandes entreprises collaborant avec des startups ; Instauration d’un « congé de création d’entreprise » pour encourager les talents à se lancer ; Accompagnement administratif et institutionnel renforcé ). Ce texte constitue un levier puissant pour stimuler l’innovation, la créativité et la compétitivité des jeunes entreprises congolaises.
° Un pilotage national structuré : naissance du CNPE. Le décret portant création du Comité National de Pilotage de l’Entrepreneuriat (CNPE) institue un organe stratégique chargé de coordonner, orienter et suivre la politique nationale en matière d’entrepreneuriat. Ce comité assurera une meilleure cohésion interinstitutionnelle, l’évaluation continue des programmes en cours et la proposition de réformes adaptées. Il marque la volonté du gouvernement de bâtir une gouvernance solide autour du développement des PME.
° Labelliser les startups pour leur donner plus de poids : Avec le décret instituant le Comité National de Labélisation des Startups (CNL), la RDC se dote d’un mécanisme formel de reconnaissance des startups. Ce comité aura pour rôle d’évaluer et approuver les candidatures à la labélisation ; de coordonner le processus à l’échelle nationale ; de garantir la transparence et l’application stricte des critères établis ; de délivrer des certificats officiels.
Ce dispositif vise à crédibiliser les startups congolaises, tant sur le plan national qu’international.
° Encadrer les structures privées d’accompagnement : ce dernier décret porte sur les modalités d’agrément des structures privées d’appui aux PME, startups et artisans. Il introduit un cadre normatif pour les incubateurs, accélérateurs et autres structures d’accompagnement, avec pour objectifs d'assurer la qualité et la fiabilité des services offerts ; de professionnaliser ces structures ; d’optimiser leur impact dans le processus de création et de développement d’entreprises.
Il faut noter que ces quatre textes traduisent une ambition de faire de l’entrepreneuriat « un véritable pilier de la transformation économique en RDC ». En misant sur les startups, les artisans et les PME, le gouvernement congolais choisit l’innovation, la jeunesse et la créativité comme moteurs du développement. Le ministre Louis Watum Kabamba, à travers cette série de réformes, inscrit son action dans une vision de long terme de « construire un écosystème entrepreneurial robuste, inclusif et compétitif, à la hauteur des aspirations économiques du pays ».
Patient Lukusa