
Les rebelles d’Allied democratic forces (ADF) ont de nouveau tué plus de 40 civils à la limite entre le territoire de Beni (Nord-Kivu) et Irumu (Ituri), dans l’Est de la République démocratique du Congo, les mardi, mercredi et jeudi 10 juillet 2025.
Les attaques simultanées contre les populations civiles, en majorité des cultivateurs du territoire de Beni, interviennent quelques jours seulement après le lancement des offensives contre les bastions des assaillants dans la chefferie des Babila-Bakwanza, notamment les bombardements.
Selon certains rescapés, qui se sont confiés à 7SUR7.CD à Beu-Manyama où les corps des victimes étaient déposés le jeudi 10 juillet, l'ennemi qui fui les bombardements s'est attaqué aux civils en réponse aux bombardements de ses positions par l’armée congolaise à Elake, dans la chefferie des Babila-Bakwanza depuis dimanche dernier.
"Les ADF nous ont surpris dans nos maisons la nuit du mardi et la journée du mercredi. Ils n'ont dit qu'ils s'attaquent aux civils en réponse aux bombardements contre leurs positions à Babila-Bakwanza. Moi et mon enfant, nous nous sommes échappés à la mort miraculeusement après avoir passé plusieurs minutes entre les mains de l'ennemi. Les ADF m'ont dit qu'ils nous laissent afin d'aller dire aux éléments de sécurité qu'ils sont prêts à répondre à toute menace", ont déclaré quelques rescapés retrouvés au pont de la rivière Samboko et Katerrain à la limite entre les territoires de Beni et d’Irumu.
Cependant, le chef coutumier du village Manyama-Samboko qui reconnaît les massacres massifs de ses administrés, appelle les habitants à ne pas fréquenter les villages où l'ennemi a pris la direction, en attendant que les opérations militaires rassurent.
"Je lance un appel à tous les cultivateurs qui effectuent les activités le long de la rivière Samboko à ne plus se rendre dans la zone en attendant que l'armée du pays puisse restaurer l'autorité de l'État sur place", a exhorté Maombi Mukendi Kapupa.
Ce chef de base confirme l'arrivée de plus de 35 corps dans le centre de Beu-Manyama la soirée du jeudi et 6 autres ce vendredi matin. D'autres gisent encore sur le lieu de drame.
Selon la société civile locale, à travers son président Paluku Marcel, l'ennemi a blessé plusieurs civils avant de prendre en otage plusieurs autres, dont des enfants. Il fait aussi mention d'incendies de certaines maisons, notamment à Mamungelesi, Katerrain, Bayeyi et environs.
Toute la journée du jeudi, des habitants visiblement déçus de ces tueries étaient visibles le long de l'axe routier Oïcha-Beu-Manyama à la suite ce drame. Une tragédie qui vient de causer un déplacement massif de nombreuses familles de Beu-Manyama vers les milieux supposés calmes, dont Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni et la ville de Beni. Même les activités socioéconomiques sont paralysées jusqu'à ce vendredi matin sur l'axe routier précité.
Bantou Kapanza Son, à Beni