Lubumbashi : plus de 8 braquages et 12 véhicules volés en une semaine, la société civile dénonce une insécurité grandissante

Dimanche 13 juillet 2025 - 20:25
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Malgré le lancement de l’opération Ndobo par le gouvernement congolais censée renforcer la sécurité dans la ville de Lubumbashi, la situation reste préoccupante. Plus de huit cas de braquages et une douzaine de vols de véhicules ont été enregistrés au cours de la seule semaine écoulée, faisant planer un climat de peur et d’incompréhension au sein de la population.

D'après Bertin Tshoz de la thématique gouvernance sécuritaire du cadre de concertation de la société civile qui alerte sur la situation dans une interview à 7SUR7.CD samedi 12 juillet 2025, la population vit dans la psychose et la peur au ventre depuis un temps. Pour lui, cette vague d’insécurité est d’autant plus inquiétante qu’elle impliquerait des hommes en uniforme et en armes.

« À chaque attaque, on retrouve des hommes en armes. La question qu’on se pose : s’agit-il d’un manque de contrôle, d’un déficit de formation ou d’une complicité interne ? », s'est-il interrogé.

Les braquages recensés ont principalement visé des cambistes dans plusieurs quartiers de la ville. À Hewabora, deux attaques ont été enregistrées, faisant deux blessés et un assaillant tué. D’autres cas ont été signalés à Plateau Golf 3, Golf 500 maisons, Katuba 3, Kamalondo et au marché du Golf.

« À Kamalondo, la victime a été exécutée d’une balle dans la tête sur le lieu même du braquage. Ces actes sont dignes d’opérations menées par des professionnels bien organisés », dénonce Bertin Tshoz.

Parallèlement, les vols de véhicules connaissent une flambée inquiétante. Depuis le dimanche précédent, au moins 12 véhicules ont été volés dans différents quartiers dont Hewabora, Kawama, Luano, Jolicity, le centre-ville et les communes annexe et Rwashi.

Parmi les véhicules ciblés, explique Bertin Tshoz à 7SUR7.CD, il y a des Toyota Probox, Suzuki Swift, Jeep noires dont certaines avec des plaques temporaires. Dans certains cas, les voleurs ont blessé grièvement les propriétaires.

« Ce qui choque, c’est l’aisance avec laquelle ces véhicules disparaissent, sans que la police ne puisse identifier ou arrêter les auteurs. Est-ce que nous vivons tous la même réalité ? », se demande-t-il.

Lubumbashi a pourtant bénéficié d’un programme de marquage des armes, censé garantir leur traçabilité. Mais pour la société civile, ce système ne semble pas fonctionner.

« Quand il y a des tirs, on ne voit aucun expert venir pour examiner les munitions utilisées. Où est la chaîne de traçabilité ? Est-elle seulement appliquée ? », déplore Bertin Tshoz.

La société civile appelle le nouveau commandement de la police à écouter les préoccupations des citoyens et à ouvrir un canal de collaboration stratégique.

En parallèle, Bertin Tshoz exhorte la population à éviter d’acheter des véhicules auprès de personnes suspectes.

Lubumbashi n’est pas un cas isolé. Selon la société civile, la ville de Likasi et la cité frontalière de Kasumbalesa font aussi face à une insécurité grandissante.

« Si les autorités se mettent vraiment au travail, beaucoup de véhicules volés seront retrouvés. Mais cela demande de la volonté politique, du professionnalisme et une véritable collaboration entre services », conclut Bertin Tshoz.

Dans un avis de recherche rendu public samedi soir, le maire de la ville de Lubumbashi a affirmé que trois personnes répondant aux noms de Christian Bakamba Ekenze, Olivier et Cedou Tshibangu, identifiés comme présumés braqueurs sont recherchés par les services de sécurité. Des enquêtes sont diligentées pour arrêter ces malfrats.

Patient Lukusa, à Lubumbashi

 

AfroPari Juillet 2025