Partenariat gagnant-gagnant : L'expérience et l'expertise chinoises indéniables dans lexploitation minière et laménagement des infrastructures de base [ Tribune ]

Mercredi 6 août 2025 - 15:56
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35 ANS, presque jour pour jour après avoir abandonné la RDC - alors Zaïre - à son triste sort au lendemain de la Perestroïka survenue en URSS en 1989, les Américains décident de rentrer au galop ! « Nous obtenons pour les États-Unis une grande part des droits miniers du Congo », s'est empressé de déclarer Donald Trump dans son mot de circonstance à l'occasion de la signature, le vendredi 27 juin 2025, de l'accord de paix entre la RDC et le Rwanda sous les auspices des Etats-Unis. 

La Chine était le seul partenaire à avoir la conviction contraire

Selon un chroniqueur européen, « Washington veut renforcer sa présence économique et politique en RDC, face à une Chine déjà bien implantée, notamment dans le secteur minier ». Un autre renchérit : « Les États-Unis devraient avoir un accès privilégié aux ressources minières de l'Est de la RDC. Le prix à payer, peut-être, pour parvenir à une paix durable, grâce à la supervision de la plus grande puissance militaire mondiale ».

Ce qui ne se dit pas, c'est que la Chine, dont l'harmonisation des relations diplomatiques avec le Zaïre sous le maréchal Mobutu remonte à 1972, ne s'est véritablement intéressée aux minerais congolais qu'à partir de 2008, dans le cadre du contrat sino-congolais conclu dans un contexte politique, diplomatique et économique connu : les puissances occidentales approchées les premières par les autorités congolaises pour un deal « infrastructures de base en contrepartie de l'exploitation minière » avaient rejeté cette formule. 

Or, à l'époque, le budget annuel de l'État congolais était à peine de 2,150 milliards de dollars américains ! Avec toutes les charges liées à sa reconstruction dans tous les domaines, la Banque mondiale - désignée par les « Amis du Congo » comme interface en RDC, ne proposait aux autorités congolaises quune modique contribution de 150 millions de dollars ! 

Ainsi, de toutes les puissances mondiales, la dernière à avoir été consultée mais la première à réagir favorablement fut la Chine.

On avait vu, à la simple annonce du contrat sino-congolais, comment les puissances occidentales avaient réagi pour en empêcher la concrétisation, avançant des arguments du genre soutenabilité de la dette extérieure de 14 milliards de dollars et dont les intérêts de 8 milliards dépassaient le principal qui était de 6 milliards.

Tout ce que lOccident avait comme canaux de diabolisation avait été actionné pour démobiliser la Chine et laisser le Congo en jachères. On se souvient, par exemple, de la fixation que ses canaux ont fait de la construction dune ligne ferroviaire de 3.000 km pourtant non prévue dans ce contrat, sachant pertinemment quà lui seul, le financement dun tel chantier dépassait de loin les 3 milliards prévus dans la contrepartie « Infrastructures ». 

Pour sen rendre compte, lAllemagne sétait engagée en 2020 à construire 10 mille km de chemin de fer pour un coût global de 25 milliards de dollars. Si le km revient à 2,5 milliards, cest que le fameux chemin de fer inclus dans le contrat sino-congolais devrait mobiliser 7,5 milliards de dollars. Ce nétait ni plus, ni moins que de la manipulation pour discréditer la Chine.   

Ainsi, au moment où les Occidentaux se livraient au désinvestissement en terre congolaise, comme s'ils avaient cessé de croire à la survie du pays, les Chinois étaient le seul partenaire à avoir la conviction contraire. Si bien que, comme va le déclarer un manager congolais en 2022 à loccasion de la célébration du Cinquantenaire du rétablissement des relations sino-congolaises, les investissements chinois opérés entre 2008 et 2015 vont inciter d'autres pays - surtout ceux émergents d'Asie - à s'intéresser à la République Démocratique du Congo, tous domaines confondus. 

Sur ce terrain-là, comme qui dirait, il n'y a vraiment pas match

Aujourd'hui, Américains et Européens – pourtant très liés à la RDC par l'histoire de la création, de la colonisation et de la décolonisation de ce pays - apprennent à leurs dépens qu'ils sétaient trompés dans leur approche de « balkanisation du Géant Congo » en l'affaiblissement dans les domaines vitaux de la sécurité et de l'économie. Ils ne se sont même plus souvenus de leur propre adage « Qui va à la chasse perd sa place ! » ou encore « La nature a horreur du vide ».

Pays pleinement souverain, la RDC est en droit, s'il en exprime la volonté, d'entretenir des relations avec des partenaires de son choix. Même ceux qui, depuis une quarantaine d'années, ont cessé d'investir dans du lourd (qui développe) pour se contenter de l'humanitaire (qui ne développe jamais).

 

Mais, ce n'est pas une raison pour ceux qui l'ont lâchée hier d'empêcher la Chine d'avoir des ambitions de continuer d'investir dans des créneaux porteurs. Dont les minerais, l'énergie, les voies de communications, les transports, les Ntic, l'environnement, tout comme la santé, l'éducation, l'habitat, l'agriculture en plus de la Culture.

La Chine encourage plutôt la diversification du partenariat économique en RDC, car ce sera l'occasion de comparer la qualité du travail et la qualité des apports aux Pouvoirs publics. 

Juste un exemple. Alors que les entreprises chinoises installées en RDC interviennent dans l'amélioration des conditions de vie des travailleurs dans leurs milieux professionnels (accès aux nouvelles technologies) et sociaux (construction d'habitats sociaux, de centres de santé et d'éducation ainsi quaménagement des centres de traitement d'eau et de production d'électricité, assistance technique à la production agricole et à l'artisanat), les entreprises occidentales ne privilégient que l'augmentation du capital ! Sur ce terrain-là, comme qui dirait, il n'y a vraiment pas match. 

La preuve, à ce jour, est qu'aucun investissement occidental en bilatéral ou en multilatéral n'atteint en RDC ceux, par exemple, de la SICOMINES S.A. dans le domaine vital des infrastructures. 

Au regard des réalisations sur le terrain, le souhait des millions des Congolais est la duplication de ce modèle dans toutes les provinces du Congo Kinshasa, formule indiquée pour booster la reconstruction et construction nationales. 

Autre preuve de la foi de la Chine dans le leadership naturel de la RDC : l'aménagement du complexe diplomatique dans la commune de la Gombe, à Kinshasa. C'est le plus grand et le plus beau dAfrique centrale pendant quen 2018, les nations africaines avaient été qualifiées de « pays de merde ». 

La fierté de la Chine est d'avoir fait et su redonner à la RDC les instruments de sa dignité, de sa grandeur, de sa crédibilité, donc de sa « fréquentabilité » à linternational.  

Simon Mutombo, 

Analyste économique