
Le ministre de l’Urbanisme et habitat a pris part, mardi, à Kinshasa, à la cérémonie d’ouverture du 14e Congrès et assemblée générale de l’Union des architectes d’Afrique (AUA). Dans son mot prononcé à cette occasion, Alexis Gisaro a évoqué les réalités auxquelles les villes africaines font face, telles que l’exploitation minière et les catastrophes naturelles.
Pour lui, ces réalités imposent un changement profond de paradigme. D’où, son appel à réinventer l’urbanisme africain et protéger les villes d’Afrique.
« Reconnaître ces réalités, ce n'est pas se condamner , c'est se donner la possibilité d'agir, car aucun État, aucun acteur, aucun professionnel, ne peut seul faire face à de tels défis. Ces réalités nous imposent un changement profond de paradigme, nous devons nous engager à réinventer l'urbanisme africain, protéger nos villes, autonomiser nos concitoyens. Il faut donc, une approche collective et solidaire, fondée sur plusieurs axes : la coopération africaine, le dialogue public-privé, l'éducation et la sensibilisation, l'innovation et la technologie », a-t-il déclaré.
Toutefois, ce membre du gouvernement Suminwa a souligné que ces défis peuvent être transformés en opportunités.
« Nous portons une responsabilité historique. Ce que nous décidons aujourd'hui ne concerne pas seulement l'esthétique de nos villes, mais la vie des millions d'Africains, présents et à venir. Il ne s'agit pas seulement de dessiner des plans ou d'élever des bâtiments. Il s'agit de bâtir des cités où l'homme et la nature cohabitent en harmonie, où la richesse industrielle profite aux citoyens, où l'urbanisme devient un acte de justice sociale », a dit Alexis Gisaro.
Le ministre de l’Urbanisme et habitat a renchéri : « L'Afrique n'est pas condamnée à subir. Elle peut être pionnière. Nos villes peuvent devenir les phares de la résilience mondiale. De Kolwezi à Kinshasa, de Lagos à Johannesburg, de Dakar à Nairobi, nous pouvons transformer nos défis en opportunités et notre diversité en force ».
En ce qui concerne le 14e Congrès de l’AUA, il a soutenu que ces assises doivent être un atelier de « solutions concrètes ».
« De nos débats doivent sortir : des stratégies pour transformer Kolwezi en ville minière durable, des plans pour faire de Kinshasa une métropole résiliente, et des visions applicables à Lagos, Abidjan, Dakar, Johannesburg et à toutes nos cités africaines », a-t-il exhorté.
Par ailleurs, l’ancien ministre des Infrastructures et travaux publics a lancé un appel à tous les acteurs du secteur à travailler pour inventer les villes africaines de demain, capables de protéger leurs habitants et de stimuler la croissance.
« Pour clore mon propos, je lance un appel à nous tous, les architectes, les chercheurs, les décideurs politiques et les partenaires au développement, pour que nous travaillions main dans la main, afin d'inventer les villes africaines de demain, des villes capables de protéger leurs habitants, de stimuler la croissance et de garantir une meilleure qualité de vie, tout en veillant sur les éléments importants de l'Indice de développement humain (IDH). Je formule le voeu que les résolutions issues de ce forum contribuent à renforcer notre action commune et servent de boussole à nos politiques urbaines », a lancé A. Gisaro.
Le Congrès de l’Union des architectes d’Afrique se tient à Kinshasa sous le thème : « Résilience des villes africaines face à l'exploitation minière et industrielle, et face aux catastrophes naturelles ».
Prince Mayiro