Genève : Bintou Keita dénonce la poursuite des affrontements dans l'Est de la RDC en dépit des processus de paix

Mardi 9 septembre 2025 - 22:17
Image
Ima

La représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en RDC et cheffe de la mission onusienne Genève, Bintou Keita, dénonce la poursuite des affrontements  dans l'Est de la RDC en dépit des processus de paix.

 

La représentante spéciale du secrétaire général des Nations-Unies en RDC et cheffe de la mission onusienne (MONUSCO), a lors de la 4ᵉ réunion de la 66ᵉ session du conseil des droits de l'homme à Genève, dénoncé les violences continuelles au Nord-Kivu et en Ituri malgré la signature des accords de paix pour cette partie du pays entre la RDC et le Rwanda.

Elle a, dans son intervention ce mardi 9 septembre 2025 devant le conseil, appelé au respect des engagements.

 

" Dans le cadre des processus de paix de Washington et de Doha, j'appelle toutes les parties à respecter leurs engagements et à veiller à ce que les droits de l'homme et la protection des civils soient au cœur de ces initiatives. En dépit de l'appel du Conseil de sécurité dans sa résolution 2773 à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, les affrontements se poursuivent. La violation des droits de l'homme et du droit international humanitaire atteint un niveau qui sape les efforts entrepris pour la fin de la violence dans l'Est de la RDC. À cet effet, je suis profondément préoccupée par les exécutions sommaires dans le territoire de Rutshuru par le M23/RDF. Malgré les avancées enregistrées dans le cadre du dialogue d'Aru II dans la province de l'Ituri, dialogue soutenu par la MONUSCO", a-t-elle déclaré.

Bintou Keita a également noté la dégradation progressive de la situation sécuritaire avec la reprise des hostilités entre les groupes armés, occasionnant mort d'hommes, des violences des femmes et des filles et la diminution de l'aide humanitaire.

"Au cours des deux derniers mois, les forces démocratiques alliées ADF ont multiplié les attaques contre les civils au Nord-Kivu et en Ituri, causant la mort de 1502 civils, dont les femmes et les enfants, sur la période de juillet et d'août. La situation des victimes des violences sexuelles et particulièrement celle des femmes et des filles me préoccupe profondément, car le nombre des cas augmente tandis que l'assistance ne fait que diminuer. La situation humanitaire n'est guère meilleure, plus de 8 millions de personnes déplacées traînent à recevoir l'assistance humanitaire à cause du manque de ressources. Et l'on déplore la perte d'au moins 13 travailleurs humanitaires depuis janvier 2025", a-t-elle poursuivi.

La cheffe de la MONUSCO a également fustigé les abus des droits humains, avec notamment la multiplication des cas de détentions arbitraires dans les zones sous contrôle M23/AFC, citant notamment des cas de persécutions des journalistes, acteurs de la société et défenseurs des droits humains.

Elle a par ailleurs signalé au conseil que la MONUSCO continue d'abriter les civils dans les zones sous contrôle de l'AFC/M23, qu'elle a renforcé depuis le début de cette année ses patrouilles et facilité le retour des déplacés, et soutenu la lutte contre l'impunité  dans les zones à haut risque l'année en cours. 

 

Bintou Keita a par ailleurs indiqué que  le  lancement de la campagne "mieux vivre ensemble" visant la promotion de la cohésion sociale et un climat propice à l'adhésion des communautés aux initiatives de paix a été lancé au mois de mai 2025 

 Christel Insiwe