
Depuis près de deux décennies, l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) est le théâtre d’une violence extrémiste persistante. Les Forces Démocratiques Alliées (ADF), nées dans les massifs du Ruwenzori, ont progressivement étendu leur emprise sur plusieurs territoires du Nord-Kivu notamment Beni et Lubero, ainsi que dans la province voisine de l’Ituri, à travers les territoires d’Irumu et de Mambasa.
Face à cette menace, l’adaptation des réponses étatiques et communautaires s’impose. C’est dans ce contexte que Pole Institute organise avec l'appui financier de l'union européenne, un atelier de renforcement des capacités à Beni en faveur des responsables étatiques, et des acteurs de la société civile dans le cadre du projet Peace Beyond Borders, lancé depuis le 1er mai 2025. L’initiative vise à réduire la propagation et le soutien aux ADF dans les zones sensibles de l’Ouganda et de la RDC.
C'est le vice-gouverneur policier du Nord-Kivu, le commissaire divisionnaire Louis Segond Karawa Dengamo, qui a lancé officiellement les travaux de cet atelier qui va durer 3 jours dans la ville de Beni, siège provisoire des institutions provinciales. Prenant la parole, l'autorité provinciale a rassuré que la ville de Beni, qui accueille cet atelier, bénéficie actuellement d’un relatif calme. Le vice-gouverneur a appelé tous les participants à s'approprier le combat contre l'extrémisme violent dans cette partie de la République Démocratique du Congo.
Selon Charmant Wandambi, chef dudit projet chez Pole Institute, l’atelier de Beni s’inscrit dans l’objectif spécifique n°3 du projet Peace Beyond Borders qui vise à amener les principaux acteurs étatiques et non étatiques locaux à prévenir et à combattre l’extrémisme violent. D'après lui, le résultat attendu est de renforcer les capacités des autorités, des organisations de la société civile et des leaders du secteur privé dans la prévention de l’extrémisme violent, la résolution pacifique des conflits et la médiation.
Trois (03) modules clés seront développés durant les trois (03) jours de cet atelier, et portent essentiellement sur : la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent, avec un accent particulier sur les réalités locales, la résolution pacifique des conflits et la médiation communautaire. L’atelier combinera exposés, échanges interactifs, travaux en carrefours et présentations en plénière. Des pré-tests et post-tests permettront d’évaluer l’évolution des connaissances des participants.
Au-delà du renforcement des capacités, le premier intervenant, le Professeur Kakuru a insisté sur le fait que l’activité constitue un levier de communication pour impliquer durablement les autorités locales et provinciales dans la lutte contre l’extrémisme violent. Pour lui, l’objectif est de susciter une prise de conscience collective du rôle de chaque acteur dans la stabilisation de la région.
David Lupemba, à Goma