L'agence humanitaire de l'ONU (OCHA) peint de nouveau un tableau sombre de la situation sécuritaire et humanitaire au Nord-Kivu dans un contexte marqué par des violences entretenues par des groupes armés.
Dans un nouveau rapport qui couvre la période du 1er au 30 septembre 2025, OCHA note que les hostilités entre milices ont provoqué le déplacement de plus de 7 900 ménages à Kibirizi, Kiwanja et Kirima dans le territoire de Rutshuru. A Masisi, par ailleurs, de récurrents affrontements ont notamment été déplorés à Mweso, causant des déplacements vers Walikale et Masisi centre.
Un peu plus au Nord, dans le territoire de Lubero, OCHA rappelle le massacre d'au moins 76 civils par les ADF dans le territoire de Bapere et le déplacement massif qui a suivi. Suite à ces violences, environ 15 mille ménages se sont également déplacés. En même temps, les mêmes assaillants ont tué au moins 40 civils dans le territoire de Beni, contraignant des populations à se diriger vers Oicha.
Au cours de la même période, au moins douze (12) villages ont été vidés de leurs habitants dans le groupement Kasimba suite aux hostilités dans la contrée. Aussi, à Nyiragongo et Goma, bien qu'un calme apparent y ait été observé, OCHA dit avoir recensé 153 incidents de protection, dont 40% liés à des atteintes graves au droit à la vie et à l'intégrité physique.
Toutefois, l'agence onusienne rapporte qu'une réponse médicale, humanitaire et même psychologique, minime soit-elle, a été apportée aux victimes. Près de 60 mille personnes retournées ont reçu une assistance alimentaire à Nyiragongo alors que plus de 147 mille autres déplacés ou retournés ont bénéficié de kits d'urgence à Beni, Lubero, Masisi et Rutshuru.
Dans le même cadre, autour de 30 mille femmes et filles ont reçu des kits d'hygiène menstruelle; 402 abris de fortune ont été construits et plus de 4.700 kits de réhabilitation ont été distribué dans plusieurs localités. OCHA a indiqué que 924 enfants malnutris aigus et 9 000 malnutris modérés ont été pris en charge. Plus de 10 mille femmes enceintes et allaitantes ont aussi bénéficié d'un suivi nutritionnel. Plus de 850 survivantes de violences sexuelles ont été accompagnées.
Dans la foulée, plusieurs addictions d'eau ont été restaurées à Goma, Masisi et Rutshuru, au côté de plus de 400 latrines construites. Près de 100 enfants non accompagnés ont été pris en charge et 78 autres réunifiés avec leurs familles. Des kits scolaires ont aussi été distribués ; plus de 100 enfants initiés aux outils numériques à Goma.
Isaac Kisatiro, à Butembo