L'intersyndicale des agents de santé dans la zone de santé de Biena, en territoire de Lubero (Nord-Kivu), a décidé de suspendre ses prestations face aux attaques répétitives des ADF, qui ciblent des villages, y compris des structures sanitaires dans la contrée.
La décision des prestataires de la santé est particulièrement motivée par la dernière incursion de ces djihadistes à Biambwe (Lubero) où un centre de santé a été incendié et où de nombreux patients ont péri.
Les agents sanitaires disent craindre pour leur sécurité et de leurs patients; celle de leurs matériels et médicaments qui sont souvent soit brûlés, soit pillés lors des attaques. La fermeture des structures sanitaires annoncée est de 48h et est préventive, attendant que les autorités prennent des mesures sécuritaires idoines, annonce le syndicat.
"Après plusieurs incursions des ADF dans nos villages, ciblant les structures sanitaires, nous prenons les mesures suivantes : la fermeture de toutes les structures sanitaires (hôpital, centre de santé, poste de santé) pendant 48h à partir du samedi 15 novembre en attendant la prise des mesures sécuritaires de la part de nos autorités. Cette durée peut se prolonger selon que l'autorité va s'impliquer pour une réponse sécuritaire favorable. Durant cette période, les COGE des structures sont chargés de garder les infrastructures et matériels", lit-on dans un document adressé le samedi 15 novembre au délégué du gouverneur à Njiapanda.
Dans la nuit du vendredi au samedi 15 novembre, une énième attaque ADF a été enregistrée en territoire de Lubero. Les terroristes ont ciblé Biambwe, chef-lieu du groupement Manzia.
Sur place, au moins 29 civils ont été tués, dont de nombreux patients internés au centre de santé de référence de Biambwe, précisent des sources locales, qui rapportent qu'une vingtaine de maisons ont aussi été incendiées, en plus des biens pillés.
La société civile locale se désole après ce nouveau massacre alors que, dit-elle, des alertes étaient faites au sujet des mouvements des ADF après une autre attaque qui a fait 3 morts plus tôt, à Mayba, dans le même territoire.
Lubero, territoire jadis épargné, est aujourd'hui devenu le théâtre des atrocités entretenues par les ADF. Plusieurs centaines de familles ont déjà fui la contrée pour se réfugier à Butembo.
Isaac Kisatiro, à Butembo