Les agents de transfert d'argent mobile (Mobile Money) de la ville de Goma au Nord-Kivu, continuent de percevoir une commission uniforme de 3,5% sur chaque transaction de retrait effectuée.
Cette pratique persistante est dénoncée par les utilisateurs qui estiment que ces frais grèvent lourdement leur pouvoir d'achat, en particulier pour les petites et moyennes transactions. Le secteur du Mobile Money est pourtant devenu un pilier essentiel de l'économie locale, souvent utilisé par une majorité de la population dans une ville sans banque.
Les agents revendeurs ou points de service imposent de facto une commission supplémentaire de 3,5%, non incluse dans la grille officielle de l'opérateur, pour finaliser le retrait physique des fonds.
« Pour 100.000 francs congolais [environ 36 dollars] retirés, l'agent prend encore 3.500 francs de sa poche, en plus des frais déjà payés à l'opérateur. C'est une double taxation qui nous coûte cher », explique Mme Sylvie, une commerçante locale.
Cette pratique est largement tolérée ou difficilement contrôlable dans un contexte où la demande de liquidités est forte. Les agents justifient parfois ces frais supplémentaires par les difficultés qu'ils rencontrent pour obtenir de la monnaie physique auprès des distributeurs principaux alors que les banques sont toujours fermées.
"Nous achetons aussi l'argent physique sous un taux fixé. Cette commission de 3.5% c'est pour nous permettre de garder l'équilibre et ne pas perdre car nous achetons les liquidités auprès des distributeurs informels car ici il n'y a plus de banque", a déclaré un agent airtelmoney.
À Goma, les banques sont fermées depuis janvier 2025 suite à la prise de la ville par l’AFC/M23. Toutes les opérations bancaires ont été delocalisées vers Beni, siège provisoire des institutions provinciales.
David Lupemba, à Goma