A Bruxelles, Tshisekedi muet sur sa candidature en 2016

Lundi 23 février 2015 - 10:37

Evacué en Belgique en août 2014 à bord d’un avion médicalisé, Etienne Tshisekedi, le leader de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) poursuit sa convalescence à Bruxelles. Cependant, l’homme n’a pas oublié ses activités politiques. Samedi 21 février dernier, il était en face de ses combattants dans la capitale belge.

« Après plusieurs mois des soins médicaux, il est apparu en public et s’est adressé aux combattants de son parti visant en Belgique », a rapporté Radio France Internationale (RFI). Selon la radio française, celui qui continue à se considérer comme le « Président élu » de la RDC

(il a toujours soutenu que Joseph Kabila lui avait volé sa victoire en 2011) marchait, il a montré quelques signes de faiblesse.
Dans son message, Etienne Tshisekedi a appelé tous les membres de son parti à l’unité. «Pour que nous puissions vaincre, il faut l’union de tous», a-t-il affirmé. Sûrement qu’il faisait allusion aux divisions internes qui minent son parti, notamment la confusion sur le cas Brunon Mavungu, le secrétaire général. Comme toujours, Etienne Tshisekedi est revenu sur son credo : l’instauration d’un Etat de droit en RDC. «L’idéal, c’est l’Etat de droit», a-t-il répété. A ce sujet, il a remercié tous les partenaires de la République démocratique du Congo qui ne lésinent pas sur leurs moyens pour l’aider. Le souhait de l’ancien Premier ministre de Mobutu et qu’ils (partenaires) continuent à soutenir la RDC pour l’aider à devenir un Etat de droit.
Encore et toujours, le dialogue
Dernier point de son discours de quelques minutes à peine, il est revenu sur l’actualité politique de l’heure au pays. « Même si on voudrait chasser Joseph Kabila par la force, il faudra toujours un dialogue pour que quelque chose puisse se passer », a-t-il déclaré devant des combattants en liesse. L’UDPS a transmis une feuille de route de sortie de crise à la Monusco et à d’autres membres de la communauté internationale.

Cependant, deux leçons sont à retenir par rapport à ce dernier extrait du message d’Etienne Tshisekedi. D’abord, il a rappelé que lui et son parti veulent le départ de Joseph Kabila du pouvoir. Au même moment, il estime que la convocation d’un dialogue politique en RDC reste une nécessité afin d’aplanir tous les malentendus avant la grande bataille électorale de 2016.

C’est ici où plusieurs combattants de l’UDPS, mais aussi ses partenaires de l’Opposition ne savent plus sur quel pied danser. Doivent-ils travailler pour le départ immédiat de Kabila du pouvoir ou sur la tenue du dialogue politique ou encore sur les futures échéances électorales de 2016 ?

Candidat, en 2016?
Arrivé 2ème lors de la présidentielle de novembre 2011 avec près de 33% de voix, Etienne Tshisekedi, renseigne RFI, est resté muet lorsqu’on lui a posé la question de savoir s’il sera encore candidat en 2016. Selon la même source, «ses soutiens ont pris l’engagement de se charger de ce dossier». En attendant, plusieurs combattants de son parti souhaitent le voir être candidat en novembre 2016 en dépit de son état de sa santé. Valentin Mubake, son Conseiller politique, avait- au cours d’un point de presse animé la semaine passée à Kinshasa, affirmé qu’Etienne Tshisekedi battra n’importe quel candidat même s’il est sur une chaise roulante ou alité dans un hôpital.

Coup de pouce de l’UE
D’après certaines sources, les acteurs socio-politiques en RDC s’acheminent lentement, mais sûrement vers la tenue d’un dialogue politique. Car, plusieurs partenaires de la RDC estiment que cette démarche s’avère utile afin d’apaiser les esprits à quelques mois des élections générales. Parmi eux, on peut citer l’Union européenne.
En effet, l’Union européenne a invité mardi le gouvernement de la République Démocratique du Congo à « dialoguer » avec l’Opposition pour l’organisation des prochaines élections, afin d’éviter une « impasse » dans ce pays plongé dans une crise politique depuis la présidentielle de 2011.
«Le refus des autorités de se prêter à un réel dialogue, notamment au sujet de la séquence des élections et du changement de mode de scrutin, risque de conduire le processus électoral à une impasse», écrit la mission de suivi électoral de l’UE dans le résumé du rapport final sur son séjour dans le pays en mai et mi-juin.
Selon plusieurs analystes et observateurs de la scène politique congolaise, l’actualité politique va certainement évoluer, d’ici la tenue des élections.
CN