(KINSHASA)- Les autorités congolaises, dos au mur, tentent désespérément une solution à l’amiable pour obtenir la main levée de l’avion Airbus A 320 de la compagnie Congo Airways, cloué à l’aéroport de Dublin en Irlande. ‘‘Le gouvernement étudie un accord entre parties qui pourrait être présenté devant le juge irlandais par les avocats de
deux parties, ce qui permettrait une rapide main levée de cet avion et à la compagnie nationale de démarrer ses activités’’, a assuré Tryphon Kin Kiey Mulumba, le ministre congolais des Relations avec le parlement. Kinshasa souhaite pousser à un règlement à l’amiable dans ce litige. ‘‘Un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès’’,
rappelle Kin Kiey Mulumba. Depuis une semaine, l’avion acheté à 25 millions de dollars américains par l’Etat congolais est interdit de quitter sur le sol irlandais. La Haute cour irlandaise a pris cette décision suite à une plainte introduite par MIMINCO-LLC, une société de droit américain représentée par Ilunga Mukendi, un américain
d’origine congolaise. MIMINCO accuse l’Etat congolais de refuser de payer sa dette de 13 millions de dollars américains pour avoir été dépossédé illégalement de ses mines de diamant à Tshikapa dans l’ex-Kasaï Occidental. ‘‘Déjà dans le passé, cette société avait tenté de faire main basse sur des intérêts de la république sans y
parvenir’’, a indiqué Kin Kiey Mulumba. Le gouvernement a reconnu que cette saisie est un coup dur pour la nouvelle compagnie aérienne dont les vols inauguraux étaient prévus le 30 août prochain. ‘‘L’absence de ce deuxième avion sur le sol congolais désarticule le plan d’exploitation de la compagnie nationale’’, a affirmé le patron de Kabila Désir. Malgré tout, il rappelle que toutes les dispositions ont été prises pour faire valoir les droits de Congo Airways. Le but étant, selon lui, de prendre possession le plus tôt possible de cet Airbus. A ces jours, seuls 1 millions 300 mille dollars américains avaient été payés à l’époque du premier Muzito. En rappel, le conflit remonte à l’époque de la guerre de libération. Des soldats zaïrois qui auraient été conduits par l’un des fils du Marechal Mobutu avaient
occupé de concessions minières diamantifères de MIMINCO LLC dans le territoire de Tshikapa. Ils confisquèrent de quantités de diamant disponible, engins et matériel de production minière avant de commencer à exploiter la pierre précieuse, précise un communiqué du gouvernement. Se fondant sur le traité bilatéral existant entre les Etats-Unis et l’ex-Zaïre concernant la protection et l’encouragement des investissements, la société MIMINCO LLC saisit le centre
international pour le règlement des différends relatifs aux investissements. Les deux parties négocient et concluent un règlement transactionnel pour mettre fin au différend qui les oppose. Par la suite, l’Etat congolais ne paye que 1 millions 300 mille dollars américains et traine à solder le reste. A la suite du non-paiement, MIMINCO LLC déclenche la procédure de saisie et obtient l’immobilisation de l’aéronef de Congo Airways en plein de travaux de peinture à Dublin en Irlande.